Conduite des PPAM en bio : Une formation très suivie à Concots

Une douzaine d’agriculteurs ont participé à la journée de formation organisée par la Chambre d’agriculture en partenariat avec le GIE Erboressens, sur la plantation, la fertilisation et la récolte des plantes à parfum, aromatiques et médicinales.

Sur notre département comme chez nos voisins de la région Occitanie, les plantes à parfum, aromatiques et médicinales connaissent du succès et se développent. Leur production est très majoritairement bio, c’est pourquoi la conseillère bio de la Chambre, Georgia Saunders, organisait cette journée de formation le 23 novembre avec l’appui financier de Vivéa. Une douzaine de producteurs y participaient en provenance de plusieurs départements (Lot, Aveyron, Gard, Hérault…). Le formateur n’était autre que Pierre Yves Mathonnet, consultant spécialiste des PPAM qui intervient sur toute la zone de production Française.

Conduite technique

Le choix des espèces de plantes est la première condition de réussite. En effet, il dépend fortement du type de sol dont on dispose comme le soulignait Pierre Yves Mathonnet « avant toute plantation, il est fortement conseillé de faire analyser son sol pour en connaître la composition physico-chimique, notamment son PH. Certaines espèces ne supportent pas le calcaire actif par exemple ou d’autres éléments. On ne plante donc pas n’importe quoi n’importe où ! Bien sur, il est toujours possible de faire un essai sur un petit coin de la parcelle mais cela prend du temps pour évaluer le bon choix… ». Il soulignait également que de nouvelles variétés ont été récemment mises au point comme en lavande où les obtenteurs ont sélectionné leur résistance au changement climatique ou au ravageur phytoplasme. Il convient donc de se renseigner pour pouvoir réaliser le bon choix. Les matériels de culture ont aussi été abordés, particulièrement les bineuses, car le désherbage reste le point délicat en production bio. Plusieurs participants témoignaient d’ailleurs de leurs difficultés à tenir leurs cultures propres notamment au printemps quand les adventices poussent fort.

Evolution du marché

Il revenait également sur le marché des PPAM qui subit depuis quelques temps une crise économique. En huiles essentielles comme en herboristerie, la baisse de consommation a des conséquences sur les cours comme pour tous les produits qualitatifs. Malheureusement, contraints par les coûts de production, les gros fabricants s’approvisionnent moins cher chez les producteurs d’Inde, de Bulgarie… La niche de production Française se réduit et reste fragile, étant soumise aux nouvelles plantations qui peuvent la déstabiliser rapidement. Néanmoins, il faut savoir que les aléas climatiques perturbent fortement la culture de la lavande en Provence, engendrant une diminution de la production. Il reste donc des perspectives intéressantes pour les autres régions comme le Quercy. En ce qui concerne l’herboristerie, une nouvelle réglementation sur les alcaloïdes vient d’arriver et pose de gros problèmes aux producteurs. On se retrouve aussi avec des contrôles bactériologiques sur les tisanes vendues en direct. La filière doit donc se mobiliser pour faire entendre sa voix et refuser certaines contraintes injustifiées.

Visite de terrain

Après la partie en salle, les participants ont pu se rendre sur une parcelle de PPAM à Concots pour analyser la conduite in situ. Marie-laure Leuleu, exploitante en Aveyron et membre du GIE Erboressens, a fait visiter son exploitation où elle s’installe en production de PPAM et en maraîchage bio. Les conseils de Pierre Yves Mathonnet ont permis d’étudier les espèces à planter, le système d’irrigation et l’entretien de l’inter-rang. D’autres sujets comme la fertilisation avec des engrais foliaires phytostimulants ont été abordés. Il convient de localiser les apports d’amendements sur le rang au bon stade de récolte pour produire une huile essentielle optimale en quantité comme en qualité.

Contact : Georgia SAUNDERS

Conseillère en agriculture Biologique / 06 49 29 62 11