- janvier 19, 2024
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Marchés des Grandes Cultures Bio : Bilan et Perspectives 2024
Le lundi 4 décembre 2023, les conseillères bio des Chambres d’agriculture du Tarn-et-Garonne et du Lot ont animé une réunion sur les marchés des grandes cultures bio à Saint-Laurent-Lolmie.
Au cours de cette rencontre entre agriculteurs, coopératives et techniciens, Anne-Charlotte Penas et Georgia Saunders ont présenté l’état actuel du marché, à partir des données de septembre 2023 de la Coopération Agricole.
La présentation a mis en avant les filières grandes cultures bio en Occitanie, avec un point attentif des engagements et des arrêts enregistrés en 2023. Les chiffres de l’Observatoire de la Bio en Occitanie ont révélé une diminution du nombre de nouveaux agriculteurs engagés dans la production de grandes cultures bio, tandis que les arrêts ont connu une augmentation, principalement chez les producteurs qui sont en bio depuis 5 à 15 ans. Cependant, seul un tiers des arrêts indique un retour vers le conventionnel, le reste étant des arrêts administratifs liés à des changements d’entités ou des départs à la retraite.
Les données de novembre 2023 provenant de l’Observatoire de la Bio en Occitanie ont signalé une baisse des ventes de produits bio dans tous les canaux de distribution. Les résultats prévisionnels de la campagne 2023-2024, issus d’une enquête nationale réalisée par La Coopération Agricole,ont présenté une collecte en Occitanie estimée à environ 154 000 tonnes, représentant 14,5 %de la collecte bio nationale totale. Des tableaux des prévisionnels par culture ont été dévoilés, illustrant l’évolution de la récolte 2023 par rapport à 2022 en termes de quantité pour le bio (C2et bio) au niveau national et régional. Une augmentation des volumes toutes cultures confondues a été observée, expliquée par Pierre Pradalie de la coopérative Qualisol comme une réponse à la faible collecte en 2022. Par ailleurs, une révélation inquiétante a émergé : l’utilisation de céréales bio pour les fabricants d’aliments du bétail a chuté de manière significative depuis 2022, atteignant environ -20 %. Qualisol a attribué ce phénomène à la grippe aviaire, qui a entraîné une baisse de la consommation d’aliments dans les élevages bio. François Joly d’Agri Bio Union a souligné que la commercialisation pour la partie animale représente environ 60 % des ventes de la coopérative. De même, l’utilisation de blé tendre bio pour la meunerie a connu une baisse de 10 % depuis 2022. Les meuniers font face à un report de stock entre 4 et 5 mois, soulignant ainsi les défis persistants dans la filière.
Les défis anticipés pour 2024 incluent d’importants reports de stock pour l’épeautre, l’orge, le triticale et le blé dur, selon les coopératives présentes. Les coopératives envisagent une augmentation du taux de déconversion et de mises en surfaces non productives en 2024, tandis que Qualisol souligne l’importance de la reconversion de parcelles en herbe ou non productives pour permettre une réintégration future si le marché se redynamise. En parallèle, Sébastien Lafargue de Saint-Laurent-Lolmie a partagé son expérience, exposant les réalités et les défis de son exploitation, offrant ainsi un aperçu concret des enjeux des grandes cultures bio dans la région. En conclusion, les participants ont pris conscience des défis complexes auxquels est confronté le secteur. Face aux enjeux de la commercialisation de produits bio, la réunion a posé les bases d’une collaboration renforcée et d’une réflexion collective visant à promouvoir la durabilité et la prospérité des grandes cultures bio dans la région.