• janvier 22, 2024
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Fruits et légumes transformés : La consommation résiste malgré l’inflation et le recul de la production en 2022

Fruits et légumes transformés : La consommation résiste malgré l’inflation et le recul de la production en 2022

Après une année 2022 marquée par des aléas climatiques pénalisants et le retour de l’inflation, les filières fruits et légumes transformés doivent mobiliser les producteurs pour reconstituer leurs stocks.

 

FranceAgriMer vient de présenter un panorama statistique des fruits et légumes transformés pour l’année 2022. Des filières organisées qui regroupent producteurs et transformateurs d’une soixantaine d’espèces variétales et qui font vivre 14 700 exploitations agricoles, 186 entreprises et 26 000 emplois pour un chiffre d’affaires industriel de 4,5 milliards d’euros. En France, un tiers des légumes sont consommés en conserve ou congelés, sans oublier la choucroute et les champignons, et deux cinquièmes des fruits sous forme de confitures, compotes, ou confits. Des produits qui sont particulièrement appréciés des consommateurs. La conjoncture de l’année 2022 est cependant venue assombrir ces productions. Le gel en avril puis la canicule de l’été ont frappé la production. Les légumes de plein champ, flageolets et haricots, ont souffert de la sécheresse et de la présence des bio agresseurs, très virulents sur les cerises. Résultat, la production de légumes en conserve a chuté de 11 % en volume, 16 % pour la choucroute et celle des vergers de 2,5 %. Particulièrement touché, le pruneau d’Agen IGP, qui voit sa production chuter de 60 % après deux années consécutives de gel. En Bretagne, l’un des bassins de production des légumes transformés, un quart des volumes prévus n’a pas été réalisé, et les productions de cassis en Bourgogne et Val de Loire ont aussi été sérieusement touchées.

 

Coûts de production en hausse

Ces baisses de production en volume et en qualité ont désorganisé les entreprises de transformation en aval des filières, notamment pour la production de pommes. Les entreprises de conditionnement et de transformation ont vu leurs coûts de production augmenter en raison des hausses de prix de l’énergie et des emballages. Pour s’adapter, elles ont dû augmenter leurs prix de vente. Ces derniers ont pris 10 % en deux ans, conduisant les consommateurs à réduire leurs achats ou à baisser de gamme. Rappelons que l’inflation des produits alimentaires a été de 6,8 % sur un an selon l’Insee. Après plusieurs années de croissance la consommation à domicile de produits bio s’est ralentie, toutefois ce marché est tiré par la restauration hors domicile. La demande des collectivités en légumes bio, de conserve ou surgelés, reste en croissance grâce aux règles de la loi Egalim. A cet égard, un cinquième des surfaces de tomates destinées à l’industrie sont cultivées en bio.

 

L’attractivité de la culture interpellée

Cette baisse de la production a entrainé un creusement de la balance commerciale de 14 % pour atteindre 1,4 milliard d’euros en 2022. Un chiffre qui s’explique surtout par l’augmentation des prix. Le premier défi de ces filières pour l’année 2023 est d’inciter les producteurs à s’engager dans les productions de fruits et légumes destinés à la transformation. Echaudés par les mauvaises conditions climatiques, les agriculteurs préfèrent se tourner vers les céréales. En 2022 les surfaces ont reculé de 4 % et le mouvement pourrait s’accentuer. Pourtant, la demande, si elle a faibli, ne s’est pas effondrée. Le consommateur reste attaché à ces fruits et légumes transformés pour leurs qualités intrinsèques. Le plan de souveraineté fruits et légumes prévoit de mobiliser 200 millions d’euros pour cette filière dès 2023.