• février 22, 2024
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Les Chambres d’agriculture réclament un accompagnement cohérent

Les Chambres d’agriculture réclament un accompagnement cohérent

A quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture et à la veille du point d’étape sur l’application des annonces gouvernementales du 1er février, Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture France, a présenté un plan d’accompagnement qu’il veut plus « cohérent ».

 

Remettre l’agriculteur au centre du projet, mettre fin aux injonctions contradictoire et avant toute chose préserver son revenu, sans négliger les nécessaires transitions à engager. Telle pourrait être résumée en quelques mots, l’approche globale que les Chambres d’Agriculture France souhaitent mettre en place dans un nouveau modèle d’accompagnement. Pour Sébastien Windsor, président des Chambres, les mesures actuelles ne donnent plus de sens au métier d’agriculteur car celui-ci se heurte à des projets saucissonnés, sans cohérence. « On a d’un côté Ecophyto, de l’autre la biodiversité, puis les haies, la captation carbone », a-t-il expliqué regrettant que dans tous ces politiques donnant lieu pour la plupart au versement d’aides, on ait oublié le revenu de l’agriculteur. « Quand vous dites à un éleveur laitier de planter des haies, cela a un impact sur son assolement. Quand vous lui dites de s’engager dans la décarbonation, il lui faudra peut-être valoriser les herbages ». Mais les deux mesures sont souvent réalisées en silo et c’est ce que voudrait éviter les Chambres. « Il faut avoir une approche globale et tout regrouper dans une seule et même enveloppe (…) Nous sommes là pour accompagner l’agriculteur et écrire avec lui son projet de développement et le mettre en œuvre » pendant deux ans, a dit Sébastien Windsor. Il souhaite que les fonds disponibles pour les accompagner soient regroupés sous une seule enveloppe. Celle-ci représenterait environ 60 millions d’euros et « concernait chaque année entre 10 000 et 15 000 agriculteurs », a-t-il précisé. 

 

Communication positive  

 « Nous poussons à ce que les projets aient d’abord une entrée économique avec un impact sur les revenus, la souveraineté alimentaire, et ensuite la décarbonation, les phytos, etc. », a ajouté le président des Chambres qui a donné quelques exemples comme développer un élevage de poules pondeuses en zone intermédiaire. « Les effluents organiques permettraient ainsi d’enrichir les sols et de diminuer les volumes phytopharmaceutiques (…) La diversification avec un atelier agrotourisme rentre aussi dans ce cadre », a-t-il indiqué. Le président des Chambres a présenté son projet au président de la République, Emmanuel Macron et l’a également partagé avec Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique. Tous les deux l’ont accueilli « assez favorablement ». Il compte d’ailleurs sur la prise de conscience née de la crise agricole pour que donner de l’élan à ce projet. Il espère aussi profiter de l’effet Salon qui reste selon lui « un élément de communication positive auprès du citoyen ». Ce 60e salon qui « sera particulier » devrait aussi permettre aux agriculteurs de faire de la pédagogie et d’expliquer à leurs concitoyens et au consommateur, les « difficultés du monde agricole » et que « le revenu passe aussi par sa capacité à mettre quelques centimes ou quelques euros de plus dans son assiette », a-t-il conclu.  

Christophe Soulard