- juin 18, 2024
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Espeyroux : William TRUEL a créé un lac d’irrigation
William Truel et Caroline Barras devant leur lac
Sur notre département, la création de petites retenues individuelles est possible en respectant les normes environnementales. Conscients de la nécessité de maîtriser la ressource pour sécuriser leurs productions, certains agriculteurs franchissent le pas en créant de nouvelles retenues.
A la tête d’une exploitation d’élevage avec un atelier de repousse de broutards de 350 places, et une salle de gavage, William Truel et son épouse avaient besoin de sécuriser leurs ressources alimentaires pour tous ces animaux. Ils cultivent donc chaque année 30 ha de maïs dont ils doivent obtenir de bons rendements. Ils possèdent également 4 ha de noyers sur ces côteaux du Ségala. Installés sur un bassin versant avec des sources d’eau, ils ont décidé de créer leur propre lac comme le souligne William Truel « Nous avions besoin de garantir les rendements et la qualité de notre maïs. Désormais, le changement climatique est bien là. Avec les coups de chaleur que nous vivons l’été, les cultures souffrent. L’eau est devenue l’élément essentiel à maîtriser pour pouvoir alimenter le végétal. J’ai donc choisi de construire une petite retenue collinaire de 30 000 m3 avec un réseau de distribution enterré de 2 kms pour alimenter 18 bornes sur mon exploitation, sur des parcelles tout autour du lac. La réserve se remplit du premier novembre au premier mai en absorbant 50 % de l’eau qui coule des sources grâce à un répartiteur que nous avons installé. Le reste part au ruisseau. Puis, dès qu’arrive le mois de mai, on ferme l’arrivée d’eau au lac pour laisser la totalité s’écouler dans le milieu naturel durant la période estivale, comme le préconisent les exigences environnementales.
L’exploitation a un atelier de repousse de 350 veaux et une salle de gavage de canards.
Pour le montage du dossier, j’ai fait appel au service de la Chambre d’agriculture qui m’a constitué le dossier de demande de subvention, l’étude étant aidée à 80 %, ce qui est intéressant. Ce type de projet est très pointilleux car il a fallu par exemple réaliser une étude géologique du sol pour analyser son étanchéité. Cette analyse a montré un risque de manque d’étanchéité, ce qui nous a amené à la pose d’une géomembrane contre la digue, une dépense supplémentaire pour garantir l’étanchéité du lac sur la durée. Globalement, cet investissement est certes coûteux mais a bénéficié de subventions à hauteur de 50 000 € et je pense l’amortir sur une quinzaine d’années. C’est pour nous un pari sur l’avenir et une assurance récolte… »