- juin 28, 2024
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Girac : Les conseillers des Chambres en visite sur une ferme Ogaya
Les conseillers des Chambres d’agriculture étaient en visite sur une ferme Lotoise
Une quarantaine de conseillers des Chambres d’agriculture d’Occitanie et d’Aquitaine sont venus observer les résultats obtenus sur une ferme en transition vers l’agriculture de conservation des sols (ACS) et le semis direct de maïs. Elle est membre du réseau Ogaya-Fermes cherchant à innover dans la gestion et les économies de l’eau d’irrigation.
L’agriculture est aujourd’hui confrontée à deux défis majeurs, la hausse des coûts de l’énergie et l’adaptation au changement climatique qui s’accentue sur l’ensemble du pays. Notre région, le sud-ouest de la France fait partie des zones qui sont les plus sensibles à cette évolution. L’eau est au cœur de cette problématique car la multiplication des sécheresses et des canicules estivales compromet les rendements des cultures d’été, mettant en péril certaines exploitations agricoles. Conscients de ce point critique, les responsables agricoles et l’Agence de bassin Adour-Garonne ont lancé un programme pour accompagner les irrigants dans la gestion et la maîtrise de cette eau. Il a pour nom Ogaya. Il est coordonné par les deux Chambres régionales d’agriculture, Occitanie et Nouvelle Aquitaine. Celles-ci ont mis en place un réseau de fermes pilotes qui sont réparties sur l’ensemble du bassin Adour-Garonne. Elles représentent toutes les productions et les modèles d’exploitation traditionnels de notre région. L’objectif est de suivre et d’accompagner ces fermes innovantes dans la gestion de l’eau, tant au niveau agronomique que dans le pilotage de l’irrigation, afin d’acquérir des connaissances diffusables à l’ensemble des agriculteurs.
Elevage laitier en vallée de Dordogne
Olivier Puyjalon est installé avec son frère sur la ferme familiale de Girac, au bord de la rivière Dordogne. Il est membre de ce réseau des fermes Ogaya. Il a engagé son exploitation depuis trois ans dans une transition vers les pratiques de l’agriculture de conservation des sols et semis direct sous couvert, accompagné depuis quatre ans par les conseillers de la chambre d’agriculture du Lot Fabien Bouchet-Lannat sur le volet transition vers l’ACS, sol, couverts et assolement, et Julien Benier sur la partie désherbage, sujet très technique en ACS. Les objectifs sont d’améliorer la structure des sols, leur rétention d’eau et surtout la profondeur d’enracinement des cultures. Son objectif est de réussir l’intégralité de ses cultures et des couverts en semis direct, ce qui lui permettrait également de diminuer ses charges de mécanisation et son temps de travail. Il a accueilli tous ces conseillers ainsi que plusieurs agriculteurs intéressés le 12 juin sur son exploitation à Girac. La rencontre a commencé par une présentation des pratiques de l’agriculture de conservation des sols : semis direct, couverture permanente des sols par des cultures intermédiaires, hiver comme été, allongement des rotations par introduction de luzerne et de prairies. Les échanges ont porté sur les conditions de réussite de ces pratiques et les freins rencontrés. L’accompagnement technique et l’utilisation de matériels adaptés apparaissent prépondérants pour leur réussite.
Le spécialiste des sols, Pierre Malié, a commenté les profils dans des fosses pédologiques
Observation des sols
La Chambre régionale d’agriculture d’Occitanie a embauché un spécialiste des sols, Pierre Malié, qui était présent à cette rencontre. Trois fosses pédologiques ont été creusées dans trois parcelles différentes de l’exploitation afin de constater la structure et le profil de ces sols en profondeur, jusqu’à plus d’un mètre. Une fosse sur parcelle en transition récente depuis un an, une autre sur parcelle en transition depuis trois ans et enfin une dernière sur sol d’ancienne prairie dont le sol est prêt pour l’ACS. Pierre Malié y a montré les différences de structure du sol induisant des différences de capacité de rétention en eau. Les sols en ACS comportent davantage de vie, symbolisée par les vers de terre, et ont une capacité de pénétration des racines en profondeur bien supérieure. Au contraire, les sols autrefois labourés régulièrement présentent souvent une semelle de labour qui bloque les racines et l’accès à l’humidité en profondeur. Il montrait tous les avantages de ces pratiques d’agriculture de conservation des sols en soulignant que la transition prend plusieurs années pour retrouver une bonne structure des sols. Ce sont donc des pratiques qu’il convient d’inscrire dans le temps et de pérenniser en les adaptant à chaque type d’exploitation. Cette journée fructueuse a permis de nombreux échanges entre conseillers, spécialistes et agriculteurs afin de comprendre la mise en œuvre de ces nouvelles pratiques.