• août 6, 2024
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Crises viticoles et nucicoles : Le président national de la MSA auprès des producteurs Lotois

Crises viticoles et nucicoles : Le président national de la MSA auprès des producteurs Lotois

Jean-François Fruttero, président de la CCMSA, a rencontré les représentants des filières viticole et nucicole le 9 juillet en présence des administrateurs de la MSA MPN. Cette visite traduit la volonté de la MSA d’assurer ses missions de service public dans le champ de la protection sociale, mais également en tant qu’organisme professionnel. 

 

Aller vers les producteurs sur le terrain 

Une journée dense, puisque deux rencontres spécifiques étaient organisées par filière ; la première s’est déroulée au pôle vit-vinicole d’Anglars-Juillac, tandis que la seconde a eu lieu à la Station nucicole expérimentale de Creysse. L’occasion pour la MSA de rappeler son rôle essentiel et plus encore, en tant qu’organisme de protection sociale et en tant qu’organisme professionnel agricole. Alors que la filière viticole traverse une crise sans précédent, Nicolas Fournier, président du syndicat AOC Cahors, Sébastien Sigaud, président de l’UIVC, David Girard président de l’IGP des Côtes du Lot, Lucien Diman, vice-président du syndicat AOC et membre du bureau de la FDSEA du Lot ainsi que Jean-François Meyan, président de la FDVI ont présenté la situation dans sa globalité. Ils ont ensuite dressé un état des lieux d’une filière éprouvée par les différents phénomènes climatiques intervenus depuis 2017 (gel, sécheresse, excès d’eau) et les incidences sur les rendements et la capacité de production. À l’instar des vignerons, le secteur de la noix a été très durement touché par l’épisode de gel, avec certaines parcelles gelées à 100 %, aggravant ainsi un contexte compliqué lié notamment aux changements climatiques (sécheresse, canicule, gel, forte pression anthracnose) et à la concurrence étrangère. Charles Labrousse, gérant de la Station expérimentale de Creysse et Serge Gay, conseiller, ont relayé les difficultés de la filière et abordé la conjoncture de la noix en précisant que la production française, représentant 1,5 % de la production mondiale, doit être partiellement exportée en raison d’une consommation faible dans notre pays. Parmi leurs préoccupations, la situation économique et financière des structures et producteurs, la prise en charge et le paiement des cotisations, la nécessaire prise de conscience du fort impact économique et social sur le département, les répercussions sur les marchés, le devenir de leur filière, et l’obligation de trouver des solutions pour faire face. Le président Fruttero soulignait « Le système, aujourd’hui tel qu’il est bâti, est assis sur un principe redistributif, de solidarité nationale. C’est le fondement de notre système, c’est le fondement de la Sécurité sociale. En MSA, quand vous versez 1 € de cotisations, vous recevez à minima 3 € de prestations. »

 

Répondre aux préoccupations des professionnels 

Concernant la prise en charge des cotisations (PEC), Jean-François Fruttero a clarifié le dispositif, en rappelant que pour 2024, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a fixé à 30 millions d’€ le montant global des PEC pour le territoire national, déployé en deux enveloppes, chacune pour moitié. Destinées à accompagner les agriculteurs en difficulté, ces enveloppes sont alimentées par le fond d’action sanitaire et sociale de la MSA. Le déploiement de la première enveloppe a fait l’objet d’un arrêté publié le 24 avril 2024 au Journal Officiel pour un montant de 15 millions d’€. Les crédits sont affectés sur la base des critères généraux et des critères ciblés : intempéries, crise élevage et apiculture. À l’écoute, Jean-François Fruttero s’engage, en tant que président national de la MSA, à argumenter auprès des pouvoirs publics. « L’esprit qui m’anime aujourd’hui, au-delà des 30 millions d’€, c’est qu’il y a des situations liées à des aléas climatiques pour lesquelles le système des PEC, tel que nous le connaissons, ne tient pas. Nous le constatons ici, l’an dernier c’était dans les Pyrénées Orientales avec la sécheresse, dans le Nord de la France avec des vagues d’inondations… L’objectif est d’essayer de faire comprendre au Ministère qu’il y a des situations particulières qui nécessitent qu’on abonde en dehors des 30 M€. » Concernant le paiement des cotisations, le président de la CCMSA, également vigneron en Dordogne, comprend la problématique que traverse la filière des vins de Cahors et s’est exprimé en toute transparence sur le sujet. « Effacer la dette, l’année blanche comme nous avons pu l’entendre dans un certain nombre de revendications, ça ne marche pas, on efface pas la dette. En revanche, il faut réfléchir à la manière dont nous pouvons vous accompagner, en particulier dans le cadre du paiement des cotisations. C’est la première des choses. On peut trouver des outils pour vous permettre d’essayer de passer ce cap difficile, aller chercher des marges de manœuvre pour prendre en charge et vous aider au paiement des cotisations. »

 

Accompagner au quotidien les personnes en difficulté 

Autre sujet important abordé lors de ces rencontres : l’accompagnement des actifs agricoles et leur famille qui traversent une situation financière et économique particulièrement difficile. Dans le cadre d’un accompagnement global, la MSA propose des dispositifs et aides qu’elle déploie en s’appuyant sur son savoir-faire. La délégation MSA a profité des échanges pour insister sur l’importance de prendre contact avec la caisse le plus rapidement possible en cas de difficultés. Une situation financière délicate qui se détériore ; plus elle est abordée en amont, plus grande est la possibilité de mettre en place un outil pour permettre à la structure de passer le cap. C’est également vrai pour les situations humaines qu’il est impératif d’accompagner au plus tôt et en toute confidentialité. Leur détection précoce permet une prise en charge des personnes avant que la situation ne se dégrade trop. La MSA Midi-Pyrénées Nord reste attentive aux situations difficiles dont elle a et aura connaissance. Au niveau économique, des dispositifs sont mis en place, tels que le report ou l’échelonnement du paiement des cotisations, l’examen avec bienveillance des demandes de remise de majorations de retard, la prise en charge partielle éventuelle des cotisations dans le cadre du dispositif des crises agricoles. Au niveau humain le service d’action sanitaire et sociale de la MSA MPN est présent auprès des assurés pour les accompagner dans les moments difficiles (problèmes de santé, événements climatiques…). Selon les situations, il peut mettre en œuvre des dispositifs ou aides, tel que la prévention de l’épuisement professionnel, l’aide au répit, l’octroi de prestations extra-légales. Elle peut également actionner la cellule de prévention du mal-être ou des groupes de paroles. La force du régime agricole réside dans la complémentarité et l’implication de ses salariés et élus, relais de proximité. Le déplacement du président de la Caisse centrale de MSA aura permis d’échanger avec les représentants des deux filières et de préciser la position de l’institution.

Les dirigeants de la MSA Midi-Pyrénées Nord, Jean-Pierre Dilé, son président, Isabelle Cheynier, sa vice-présidente et ses administrateurs centraux que sont Sabine Delbosc-Naudan, Nathalie Chauchard et Didier Cuniac, présents à ces rencontres, ne manqueront pas de remonter et d’argumenter auprès de l’échelon national et du Ministère de l’agriculture les préoccupations et besoins des adhérents.

Thierry Chatain (pdt délégué Lot) et Didier Cuniac (vice pdt )« Depuis quelques années, notre département subi des aléas climatiques répétitifs, dont les répercussions sur l’agriculture sont désastreuses, en particulier sur les filières viticole et nucicole. En organisant le déplacement du président national de la CCMSA, nous entendions ainsi échanger avec les représentants de ces deux filières et avoir une vue très précise des difficultés locales au plus proche de notre territoire, des exploitants et des salariés agricoles. Il s’agissait également de montrer que la MSA, et notamment la MSA Midi-Pyrénées Nord, est à l’écoute de ses adhérents.