• décembre 11, 2024
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Chambre d’agriculture : Bilan de la mandature et contexte économique

Chambre d’agriculture : Bilan de la mandature et contexte économique

Réunis en session le 19 novembre à Cahors, les membres de la Chambre d’agriculture ont analysé l’évolution des différentes filières dans un contexte économique particulièrement difficile. Le président Christophe Canal a annoncé qu’il ne se représentera pas à la présidence lors des prochaines élections de janvier 2025.

Une mandature très chahutée

En introduction de la séance, Christophe Canal rappelait les évènements majeurs qui sont venus percuter ces six années de mandat, et ce de façon souvent dramatique. Il citait la pandémie de la Covid-19, la guerre en Ukraine qui a déstabilisé tous les marchés mondiaux (matières premières, fournitures, énergie…), les excès climatiques qui ont touché les productions notamment fruitières (vignes, noyers…), les terribles épizooties animales (grippe aviaire, FCO, MHE). Une accumulation inédite de difficultés qui a pesé lourdement sur les exploitations agricoles Lotoises et généré le profond malaise actuel de la profession. Dans un tel contexte inédit les services de la Chambre d’agriculture ont été extrêmement sollicités pour soutenir et orienter les agriculteurs Lotois afin de les aider à surmonter tous ces évènements. Christophe Canal l’a souligné avec force en remerciant particulièrement tout le personnel qui s’est fortement mobilisé pour venir apporter des solutions aux agriculteurs sinistrés.
Les élus profitaient d’ailleurs de la présence de la préfète du Lot pour rappeler leurs revendications. Stéphane Pons réaffirmait l’opposition au traité de libre échange avec le Mercosur. La Fdsea proposait le vote d’une motion en ce sens, motion adoptée à l’unanimité par l’assemblée. Il réclamait également une vraie simplification administrative ainsi que le déblocage d’un fond d’urgence pour les filières en crise. Alain Lafragette revenait sur les dégâts provoqués par les maladies FCO et MHE pour demander une meilleure anticipation avec la mise en place d’une stratégie vaccinale et la prise en charge des pertes intégrales. Ces revendications ont fait l’objet d’une autre motion proposée par la Fdsea et adoptée elle aussi. Enfin, Sébastien Sigaud, responsable viticole, alertait sur les conséquences du plan d’arrachage en cours qui va provoquer une grande perte de chiffre d’affaire pour le vignoble.

Des baisses de production

Les chefs de pôle de la Chambre d’agriculture intervenaient ensuite pour présenter l’évolution des différentes filières sur les six dernières années. En production animale, on note une baisse générale des principales espèces, bovins viande, bovins lait et ovins viande. La volaille régresse également en maigre comme en palmipèdes gras. Seule la filière caprine tire son épingle du jeu avec une progression de l’effectif de chèvres, grâce au succès du fromage Rocamadour qui confirme plus que jamais son essor économique. En production végétale, le constat de recul est le même en grandes cultures, et particulièrement accentué en viticulture et en nuciculture, deux filières très impactées par les aléas climatiques et en crise profonde. Les surfaces de production sont donc en nette baisse. Sur le plan de l’installation, ces six années ont permis à la Chambre d’agriculture d’installer 208 jeunes bénéficiaires de la DJA dans toutes les productions et sur l’ensemble du territoire. On note qu’un tiers sont des femmes et les deux tiers installés en société. Les responsables des coopératives, Natéra, Fermes de Figeac et Valcausse, présentaient ensuite leurs chiffres pour confirmer ces évolutions et les pertes économiques de production et de chiffre d’affaire dans toutes ces filières. Enfin, les dirigeants du Crédit Agricole expliquaient la restructuration de leur réseau avec la création de centres d’affaire spécialisés sur l’agriculture pour améliorer la proximité et l’expertise au service des agriculteurs.
Christophe canal soulignait que ces chiffres montrent la perte de potentiel de production de l’agriculture Lotoise dans un contexte particulièrement difficile. Mais il précisait que cette tendance ne doit pas dissuader les porteurs de projets et qu’il faut continuer à soutenir ce secteur vital pour notre département.
La préfète du Lot concluait la session en affirmant que le pessimisme et la résignation ne sont pas les bonnes solutions pour préparer l’avenir. Elle reconnaissait que le contexte est difficile mais qu’il faut mettre en œuvre de nouvelles solutions porteuses d’espoir et d’avenir.