• avril 4, 2025
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Organisation de producteurs ovins – bovins – NATERA Pôle ruminants : une première année «après fusion» réussie

Organisation de producteurs ovins – bovins – NATERA Pôle ruminants : une première année «après fusion» réussie

Premier exercice complet sous le format natera (issue de la fusion entre UNICOR et CAPEL) des organisations de producteurs ovins et bovins. Les responsables professionnels du pôle ruminants de la coopérative, le président Nicolas Mouysset, Florence Fortes pour les ovins, Stéphane Bourdarias pour les bovins accompagnés du directeur, Julien Volpelier, en ont présenté les grandes lignes.

Alors que se tient ce vendredi 28 mars l’assemblée générale de natera, à la CCI de Rodez, le pôle ruminants de la coopérative a présenté le 14 mars, le premier exercice complet de ses OP bovine, ovine ainsi que le pôle viandes. Un exercice qui révèle une légère baisse d’activité, en ovins (-2,4%)comme en bovins (-1%). Pour autant, avec 101 000 bovins et 400 300 ovins collectés, natera maintient les places de leader de ses structures fondatrices, UNICOR et CAPEL.

En bovins, l’arrivée des effectifs de CAPEL a conforté les volumes en race Limousine (51%), néanmoins les autres races restent bien représentées (22% en Aubrac, 13% en Salers et 14% partagé entre Blonde d’Aquitaine, Charolais et croisé). 20% des animaux de boucherie sont commercialisés sous label (Blason Prestige, Bœuf Fermier Aubrac, Bœuf Salers, Veau d’Aveyron et du Ségala, veau élevé sous la mère). En ovins, 17% des agneaux collectés sont vendus en label (Agneau Fermier des Pays d’Oc, Agneau du Quercy, Agneau de l’Aveyron).

L’impact du sanitaire

«En ovins lait, nous surfons sur une bonne dynamique d’installation et un bon renouvellement des générations engendrant une hausse des volumes collectés vers l’engraissement», note Florence Fortes, présidente de l’OP ovin. «Mais en ovins viande, le renouvellement des générations est plus compliqué, les arrêts engendrent une baisse production», nuance l’éleveuse installée à Compeyre. «On assiste à une spécialisation des ateliers. En raison de la baisse de main d’œuvre dans les fermes, les élevages mixtes ovins lait et viande sont moins nombreux. Et dans une zone Roquefort où la production laitière est dynamique, le maintien d’un atelier viande n’est plus si évident qu’avant», constatent les responsables de l’OP. Ils tiennent tout de même à souligner la performance de l’activité engraissement qui a permis de redistribuer, 4 années consécutives, aux éleveurs, 2,2 millions d’euros. En 2024, cette redistribution s’est traduite par un complément de 4,20 euros/agnelet pour les naisseurs et de 1,70 euro/agneau pour les engraisseurs.

La pénurie des volumes explique la hausse des prix à la production (+90 cts/kg en agnelet, +89 cts/kg en sevrés et + 71 cts/kg en agneau sous la mère). «Cette tendance de prix est bénéfique pour l’amont mais il faut que le marché soit en capacité de l’absorber», complète Julien Volpelier, directeur du pôle ruminants. «Il faut aussi veiller aux écarts qui se resserrent entre la production «standard» et la production label. Il ne faudrait pas déstructurer nos filières», alerte-t-il.

Un constat qui prévaut aussi en bovin. «Il est quasi impossible de réguler les prix par le contexte international. Notre stratégie est donc de positionner nos segments de marchés sur la base de contractualisation afin de garantir et sécuriser une construction de prix dans le temps et de cranter à mesure l’évolution du prix», avance Stéphane Bourdarias, président de l’OP bovine de natera. Dernier exemple en date : la signature avec Carrefour d’un contrat pour le Veau d’Aveyron et du Ségala au Salon de l’agriculture, résultat d’un travail de négociation démarré il y a un an. «Aujourd’hui la dynamique des prix nous permet de construire des marchés durables et face à la crise sanitaire qui frappe l’élevage (FCO – MHE), c’est très rassurant», complète l’éleveur de Limousins en Corrèze. En effet, la succession des épizooties inquiète : «Ces maladies engendrent des coûts supplémentaires pour protéger nos animaux, pour les commercialiser, pour nos fermes mais aussi pour nos OP. Nous n’aurons pas le choix que de nous adapter et de nous organiser face à une production qui va forcément baisser», note Stéphane Bourdarias.

Maintenir les équilibres

L’autre enjeu de natera est d’assurer un équilibre global entre la production en amont et les outils d’aval : «L’enjeu d’un abattoir est de faire des volumes», explique Nicolas Mouysset, éleveur à Rodelle, président du pôle ruminants, qui réunit les OP bovine et ovine et le pôle viandes (outil d’abattage et de transformation). «Avoir un outil d’abattage et de transformation nous oblige à être dynamique, à assurer une production forte, à faire concorder la production avec les besoins de l’aval avec un seul objectif : saturer nos outils !», appuie-t-il. Le pôle viande de natera couvre 20% de la production bovine de la coopérative (sachant qu’une grosse part de l’activité concerne des broutards destinés à l’export) et 30% de la production ovine.

«Notre objectif est de veiller à maintenir les équilibres entre production et marché tout en gardant nos marchés. Des portes s’ouvrent et des opportunités doivent être saisies avec les GMS comme nous avons pu le voir pour le Veau d’Aveyron et du Ségala avec Carrefour», poursuit Julien Volpelier. Ce partenariat se donne pour objectif la commercialisation de 2 000 animaux par an, soit 50% du potentiel de production des adhérents : «Nous avons établi collectivement un mode de construction de prix par le biais d’un contrat avec un prix sécurisé», comptant sur l’acte d’achat des consommateurs pour transformer l’essai.

Pour cette première année de fonctionnement «après fusion», les responsables du pôle ruminants se disent satisfaits : «malgré la légère baisse de production, nos OP tiennent bien». Malgré quelques inquiétudes notamment sur le renouvellement des générations : «Nous comptons sur la volonté technique des éleveurs à produire», ont-ils encouragé.

Eva DZ – VP12