• décembre 28, 2025
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Traitement des déchets agricoles 2025 : ADIvalor dresse un bilan encourageant

Traitement des déchets agricoles 2025 : ADIvalor dresse un bilan encourageant

La collecte des déchets agricoles est au cœur des préoccupations du monde de l’agriculture. Engagée pour une agriculture propre, ADIvalor, qui agit pour le traitement des déchets agricoles professionnels, expose le bilan des collectes de l’année 2025, devant ses partenaires territoriaux.

Léo Rousseau, conseiller collecte de la zone Sud-ouest pour l’organisme ADIvalor anime la réunion du 2 décembre dans la chambre d’agriculture du Lot. Cette rencontre représente à la fois un moyen d’impliquer les partenaires dans la dynamique du programme, de leur permettre de faire remonter des informations depuis le terrain, et en dernier lieu, de définir le calendrier pour 2026. Après un succinct rappel des missions et objectifs de l’organisme national, Léo Rousseau se lance dans l’analyse et dans les explications des chiffres.

Des résultats satisfaisants dans le Lot et en France

« Dans votre département, 416 tonnes de déchets ont été collectées en 2025 », indique l’animateur. C’est un peu moins que l’année passée. Il précise cependant : « La collecte de fin novembre 2025 n’a pas été totalement comptabilisée, donc les chiffres devraient encore augmenter. » En tout cas, tous les participants semblent satisfaits de ces résultats. Ces tonnes de déchets sont ramassées dans 33 points de collecte répartis dans le Lot et accessibles aux agriculteurs qui adhèrent au programme, notamment via une éco-contribution. Il existe aussi des collectes directement dans les exploitations, « lorsque les agriculteurs ont une quantité très importante de déchets (30 mètres cube minimum), mais cela reste très rare », détaille Léo Rousseau. Entre 2024 et 2025, les collectes ont progressé de 6 % pour un total de 95 000 tonnes. L’objectif pour 2026 est de collecter plus de 100 tonnes de déchets agricoles. L’agriculture, championne du recyclage
Si l’on en croit les chiffres d’ADIvalor, plus de 90 % des déchets agricoles sont recyclés. Les 10 % restant partent à l’incinérateur. « L’agriculture française est un modèle européen et mondial en termes de traitement des déchets, avec un taux de collecte de 74 % en 2025 », relate fièrement Léo Rousseau. Malgré la réussite de ce système, la France peine encore à développer des usines de recyclage. Ainsi, « 50 % des déchets sont recyclés sur notre territoire et 50 % le sont dans des pays européens, comme le Portugal ou l’Italie », explique le conseiller.

Quels changements pour 2026 ?

« 2026 ne représente pas une année de changement. Nous menons déjà des opérations pilote destinées à tester de nouvelles manières de fonctionner, mais il n’y aura pas de modifications majeures », relate Léo Rousseau. Par exemple, en Gironde, un système de traçabilité des déchets a été mis en place avec des QR code pour identifier les déchets. Cette innovation fera peut-être son apparition dans le Lot prochainement. Les collectes lotoises, quant à elles, devraient se calquer sur celles réalisées en 2025, à hauteur de deux dans l’année, une avant l’été et une en fin d’année.

La prochaine collecte des PPNU (produits phytopharmaceutiques non utilisables) aura lieu les 19 et 20 janvier 2026 et celle des déchets habituels, se déroulera en juin 2026.

Benoît Delport

Chargé du programme ADIvalor dans le Lot et la Corrèze pour Natera
« Nous avons un système qui fonctionne, il faut l’utiliser »
Dans les rouages du traitement des déchets agricoles Benoît Delport est chargé du programme ADIvalor dans le Lot et la Corrèze pour Natera (Ex Capel), une coopérative agricole. Depuis une dizaine d’années, il veille à la réussite des collectes de déchets agricoles. Natera met à disposition des agriculteurs des sites, pour qu’ils puissent y apporter leurs déchets. La coopérative représente un maillon essentiel de la chaîne du traitement et du recyclage des déchets. Natera dispose d’une quinzaine de points de collecte et rassemble environ 3 000 adhérents dans le Lot et la Corrèze.
La Défense Paysanne : Comment se déroule la collecte des déchets agricoles ? Benoit Delport : Les chefs de dépôt sont sur les sites pour accueillir les agriculteurs. Ils récupèrent les déchets et font un état des lieux de ces derniers, selon leur typologie. Ils s’assurent que le tri a été correctement effectué et que les déchets sont conformes. Ensuite, ils contactent ADivalor, qui, via des transporteurs, vient récupérer les déchets, qui seront ensuite compactés et recyclés dans des usines.
DP : À quelle fréquence ont lieu les collectes et quels sont les déchets apportés par les agriculteurs ? BD : Les collectes dans le Lot ont lieu deux fois dans l’année. Habituellement, il y en a une début juin et une fin novembre. On retrouve tous les types de déchets qui existent dans l’agriculture. Les adhérents apportent des films d’ensilage, d’enrubannage, des emballages de produits phytosanitaires, des emballages de semence, ou encore des ficelles et des filets.
DP : Avez-vous rencontré des défis dans la mise en place des collectes pour les agriculteurs ? BD : Le programme a pris un peu de temps à se mettre en place, car ce n’était pas forcément dans les habitudes des agriculteurs de trier autant et de participer à des collectes de déchets. Nous avons beaucoup communiqué avec eux, pour leur expliquer le fonctionnement, mais aussi la conformité des déchets. En étant distributeur, nous devons respecter des normes sanitaires. Par exemple, les agriculteurs doivent bien rincer et égoutter les bidons de phytosanitaires, sinon ils ne sont pas récupérés pour le recyclage, à cause des risques de projection dans les usines. Maintenant, les chefs de dépôt n’ont pas de problème à refuser certains déchets et à expliquer aux agriculteurs l’importance de la propreté. Les collectes se déroulent de mieux en mieux.
DP : Est-ce que votre objectif est d’avoir un maximum d’adhérents ?
 BD : Notre but est à la fois d’avoir plus d’adhérents, mais également de collecter plus de déchets pour permettre leur recyclage. Un adhérent qui achète un produit à Natera, on l’incite à rapporter le déchet agricole qui découle de ce produit vendu. Il faut éviter que ce produit soit enfoui ou brûlé, car cela impacte négativement l’environnement. Aussi, au moment de l’achat, il paye une éco-contribution, qui lui permet de le rapporter pour qu’il soit recyclé. Nous avons un système qui fonctionne, il faut l’utiliser

A. AUZANNEAU

©A.Auzanneau