- mai 29, 2023
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Section Bovine FDSEA : Bilan de conjoncture
Réunie le 11 mai dernier, la section bovine a analysé la conjoncture et constaté que les charges sont à un niveau stable mais toujours très élevées pour les producteurs de bovins allaitants !
Cette inflation inédite se traduit par la flambée des prix des matières premières subie par les éleveurs allaitants sur les 12 derniers mois. Une inflation qui stagne et diminue cependant très légèrement au regard de l’indice IPAMPA viande bovine. Cette diminution récente est due à la baisse, sur un mois, des postes engrais – amendements et énergie – lubrifiants. En parallèle, la décapitalisation du cheptel bovin enclenchée depuis 2016, s’est accélérée sur l’année 2022 (baisse de 110 000 têtes ). Par conséquent, les abattages sont également en baisse de 4% sur l’année passée, quand la consommation a augmenté de 1,1% en France. Cette offre limitée face à une demande dynamique a donc orienté les cotations à la hausse pour toutes les catégories animales, preuve qu’il n’y a pas de fatalité et que les prix peuvent bel et bien augmenter…
Embellie relative
Mais cette embellie est à relativiser au regard de la hausse des coûts de production interprofessionnels ! Bien que les cotations aient augmenté de 25% sur l’année 2022, toutes catégories animales confondues, le constat est là : cette embellie ne permet toujours pas de couvrir la hausse des charges subie par les éleveurs sur l’année écoulée. L’écart entre coût de production interprofessionnel et cotation ne diminue que très légèrement sur les diverses catégories animales, par rapport à celui de 2018 ! Les signes d’une amélioration de la rémunération des éleveurs bovins sont loin d’être au rendez-vous ! La diminution de l’écart est bien souvent due à la baisse légère de l’indice IPAMPA ! Cette réunion a aussi été l’occasion de faire un bilan des actions syndicales de contrôle de l’origine des viandes commercialisées dans les grandes surfaces. Suite à l’appel national de la FNB, la Section Bovine de la FDSEA a réalisé ces contrôles le 14 février dans les magasins de CAHORS, FIGEAC et BRETENOUX.
Les signaux étaient tous au rouge dans la filière viande bovine en ce début 2023. Les éleveurs déploraient la hausse des importations de viande bovine qui passe à 29 % dans le disponible consommable, l’inquiétude devant la décapitalisation du cheptel bovin, la flambée des coûts des matières premières et énergétiques, ou la mise en place de la nouvelle réforme de gestion des risques, sans parler de la réouverture des négociations avec le MERCOSUR. Le Président de la section, Pierre Lescure, a ensuite fait un compte rendu de la dernière réunion de la Commission régionale Bovin Viande qui s’est tenue pour une 1ère réunion de mandature à Albi. Pour finir, La section bovine rappelle que, dans le cadre d’EGALIM2, l’éleveur doit établir sa proposition de contrat à son premier acheteur et non l’inverse. Et le coût de production interprofessionnel est, dans cette proposition, le socle indispensable à toute négociation. Par la prise en compte du coût de production interprofessionnel dans le contrat, l’éleveur a l’assurance que la flambée des prix des matières premières sera supportée par son exploitation de manière viable et durable.
Il convient également de rappeler que la prise en compte du coût de production interprofessionnel dans un contrat amène toujours à une meilleure valorisation que le prix du marché, même quand celui-ci augmente fortement sur l’année passée ! Enfin, cela permet de donner de la lisibilité aux éleveurs et à la filière, de la visibilité aux banquiers pour accompagner les jeunes… Avec la moitié des éleveurs qui partiront à la retraite dans les dix années à venir, le renouvellement des générations est urgent.