- janvier 24, 2024
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Mobilisation nationale : Les agriculteurs Lotois passent à l’action
Tous les ronds-points d’accès à l’A20 ont été bloqués, des barrages destinés à être maintenus tous les 2 jours.
La colère des agriculteurs s’est étendue sur tout le pays cette semaine. A l’appel des syndicats FDSEA et JA, les Lotois sont passés à l’action mardi 23 janvier en bloquant les points d’entrée de l’autoroute A20, une opération renouvelée tous les deux jours.
Toute la France est désormais concernée par les manifestations agricoles, de très nombreux axes routiers étant coupés par les barrages mis en place à grands renforts de tracteurs et de balles de paille. Parti de notre région, l’Occitanie, le mouvement de colère des agriculteurs a gagné l’ensemble du pays et s’étend désormais à la majorité des régions. Partout, les mêmes slogans et les mêmes revendications ressortent de la part d’une profession acculée par le contexte économique et l’empilement des contraintes administratives de tous ordres.
Ces barrages ont provoqué de gros embouteillages sur les grands axes routiers
Ras le bol général
Sur notre département, à l’appel des syndicats Fdsea et Ja, les militants sont passés à l’action en se mobilisant pour bloquer les ronds points d’accès à l’autoroute A20. Tous les échangeurs ont été ciblés, Cahors sud, Cahors nord, Montfaucon, Souillac et Gignac. Les tracteurs ont convergé vers ces points et barré les accès avec des remorques en travers et des balles de paille. Les mots d’ordre sont partout les mêmes, trop de contraintes administratives, de paperasserie pour la moindre demande, de normes environnementales à respecter, ou de déclarations pour toutes les pratiques agricoles. Sur les barrages on peut entendre « désormais, on passe plus de temps à remplir des papiers que de travailler au champ ou à l’étable. Nous, on a choisi ce métier pour produire des aliments et nourrir les Français, pas faire de la paperasserie. Et nous sommes contrôlés pour tout en permanence comme si nous étions des délinquants ! ce n’est plus possible ! ».
De plus, la flambée des charges des exploitations (carburant, engrais, équipements…) engendre une envolée des coûts de production que beaucoup d’exploitants ne peuvent pas répercuter sur leurs prix de vente. Ce sont donc les revenus déjà très faibles qui sont encore rognés, certains agriculteurs travaillant même à perte ! Quant aux négociations nationales des prix avec la distribution, elles sont dans l’impasse, les centrales d’achat et les Industries Agroalimentaires se renvoyant la balle.
Comme le souligne le président de la Fdsea, Stéphane Pons « trop, c’est trop ! La crise que nous vivons va provoquer la disparition accélérée de nombreuses exploitations et la baisse de nos productions. Alors que le gouvernement nous parle de garantir la souveraineté alimentaire du pays, on assiste à l’augmentation des importations de pays étrangers parfois à l’autre bout de la planète ! Alors qu’on nous impose ici des normes environnementales et qualitatives drastiques, on fait venir à des prix cassés des produits alimentaires qui ne respectent rien ni les paysans de là bas, ni leur environnement, ni la qualité intrinsèque du produit. C’est une concurrence totalement déloyale qui est en train de miner nos filières d’excellence… »
De passage sur le Lot, la Présidente de la Région, Carole DELGA, et le Président du Département Serge RIGAL, sont allés à la rencontre des manifestants à Cahors Sud.
Rencontre du Ministre
Cette colère est comprise par la population Française qui soutient massivement le mouvement amorcé par les agriculteurs. Même si les conditions de circulation sont rendues compliquées par ces barrages, provoquant des retards pour les automobilistes, les raisons sont connues et admises par la population. Au niveau national, le Ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a immédiatement rencontré les représentants de tous les syndicats agricoles à commencer par la Fdsea et les Ja. Il a promis l’élaboration rapide d’une loi pour simplifier les démarches administratives et garantir l’application des accords Egalim interdisant les achats en dessous des coûts de production agricoles. La profession a souligné l’urgence de la situation et maintient la pression sur le terrain tant qu’il n’y aura pas d’annonces concrètes répondant à ses revendications.