• mars 6, 2024
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Fromage Rocamadour : La filière poursuit son développement

Fromage Rocamadour : La filière poursuit son développement

Une assemblée générale fournie et plutôt jeune qui témoigne du dynamisme de cette filière

 

Dans un contexte de consommation décroissante des produits labellisés, y compris pour les fromages d’appellation, le Rocamadour s’en sort bien avec une légère augmentation des ventes. L’enquête auprès des consommateurs a montré qu’il est connu et apprécié pour ses qualités gustatives mais aussi son origine. 

 

Le syndicat des producteurs de fromages Rocamadour tenait son assemblée générale le 8 février à Vaylats. Le président, Benoît Bonizzoni, rappelait que les fromages d’appellation au lait cru représentent une véritable chance pour les territoires ruraux isolés, et que la filière Rocamadour bénéficiait d’une belle dynamique à mettre au crédit des producteurs, des entreprises de collecte et de l’animation. Une démarche fédérative qui permet de faire vivre 330 emplois sur notre territoire, chaque exploitation générant cinq emplois directs. Dans une conjoncture de consommation aujourd’hui très difficile pour les produits labellisés et haut de gamme, notre petit chèvre a tenu le cap et est l’un des rares fromages au lait cru qui continue de voir ses ventes progresser. Le président du syndicat félicitait donc tous les acteurs de la filière pour leur engagement et remerciait également le plan « France Relance » qui a permis de financer plusieurs études très instructives pour préparer l’avenir du fromage.

 

 

Usages du consommateur 

Le syndicat a mandaté l’agence IPSOS pour réaliser une grande enquête nationale sur les usages du Rocamadour auprès de tous les consommateurs. Il en apparaît qu’un français sur deux connaît le Rocamadour et seulement 1 sur 10 en consomme. Ce sont plutôt des gens d’âge mur situés dans le sud-ouest. Ils apprécient avant tout son format portion, son goût parfumé et sa texture crémeuse. Ils aiment également son origine, la cité de Rocamadour étant très connue par les Français. Il bénéficie donc d’un ancrage fort et d’une identité porteuse, étant perçu comme un fromage unique de haute qualité. Des conclusions qui prouvent la pertinence des choix réalisés dans son cahier des charges et incitent le syndicat à renforcer la présence à l’esprit auprès d’un public plus large sur un ton simple et chaleureux. Valorisation des chevreaux Une autre étude sur la valorisation des chevreaux a été confiée à un cabinet Toulousain qui a sondé les consommateurs et les metteurs en marché sur la viande de chevreaux. Très méconnue et absente des étals, elle pâtit d’un circuit opaque, les chevreaux partants souvent loin des fermes pour être engraissés puis abattus. Les consommateurs seraient pourtant prêts à l’acheter à condition de monter une filière d’engraissement locale et transparente, et à un prix de vente abordable. Les différents intervenants de la filière seraient d’accord pour se regrouper et structurer cet engraissement en local, une démarche qui reste à construire.

 

Les responsables du syndicat, autour du président Benoît Bonizzoni, présentent les bons résultats de la filière

 

Approche environnementale 

Dans le cadre du plan Roca 2035 soutenu par « France Relance », l’ADASEA du Lot a été missionnée pour évaluer la place de l’environnement dans la filière. Jean Maurice Diogo est venu en présenter quelques conclusions. Côté atout, son aire d’appellation, constituée des causses du Quercy, comporte beaucoup de surfaces protégées pour leur biodiversité exceptionnelle (Natura 2000, Espaces Naturels Sensibles, Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique). Elle représente globalement un territoire particulièrement bien préservé et riche de biodiversité floristique comme faunistique, ainsi que d’un patrimoine bâti authentique de haute valeur. La filière s’interroge donc sur la valorisation des services écosystémiques rendus par cet élevage caprin.

 

Valorisation du lait cru 

Le syndicat et les techniciens laiterie ont travaillé à la rédaction d’un guide des bonnes pratiques destiné à accompagner les éleveurs dans la production d’un lait cru de qualité. Il regroupe tous les aspects du problème, la définition de la microflore, l’identification des pathogènes, l’entretien de la machine à traire, les bonnes pratiques d’hygiène… Le tout adapté à l’appellation Rocamadour. Un outil précieux que chacun doit s’approprier. Le syndicat organisera d’ailleurs une journée technique exceptionnelle sur l’intérêt des fromages au lait cru pour la santé jeudi 28 mars prochain. Cette journée alliera des interventions de scientifiques avec des animations de l’équipe technique sur les moyens de maîtriser la qualité de son lait cru. La santé des chèvres était également abordée par Emilie Laffont du GDS 46, qui présentait le concept d’approche globale de la santé avec la mesure d’indicateurs précis, notamment des effets de la géobiologie sur le bien-être des animaux. En effet, les lignes électriques, les ondes électromagnétiques ou les éoliennes peuvent générer des courants qui les perturbent gravement, d’où l’intérêt de connaître ces interactions. Benoît Bonizzoni concluait les débats en remerciant tous les acteurs de la filière, dont le succès est largement du à son esprit fédératif autour de ce fromage de qualité.