- mars 14, 2024
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Elevage : Journée laitière régionale à Montauban
Thierry Roquefeuil et Claude Falip
Prix et attractivité du métier mis en avant
Vendredi 9 février se tenait à Montauban une journée laitière régionale organisée par la FRPL, durant laquelle les adhérents des départements d’Occitanie ont pu échanger avec les responsables de la FNPL et du CNIEL. Au sortir de cette réunion, nous avons pu revenir sur les principaux thèmes abordés avec Thierry Roquefeuil, président de la FNPL et du CNIEL et Claude Falip, président de la FRPL Occitanie. Prix et attractivité du métier ont été mis en avant.
Thierry Roquefeuil, président de la FNPL
Le Lotois Thierry Roquefeuil, que cette tournée amenait ce jour-là dans sa région, était venu accompagné du vice-président de la FNPL, président de la section laitière de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Stéphane Joandel : « c’est bien que ce soit quelqu’un qui a un regard extérieur ». Il poursuit en précisant qu’il ne renouvellera pas son mandat à la FNPL en mars, ni au sein de l’interprofession en juin. Ceci posé, il aborde le maillage territorial de la production laitière et sa dimension économique : « La Région Occitanie n’est certes pas la première région laitière, mais nous avons les trois laits. Nous tenons à garder du lait sur la quasi-totalité du territoire. L’élevage laitier, c’est l’émanation de nos terroirs, le garant de notre qualité de vie, de nos paysages. 80% des salariés de la filière laitière vivent dans des communes de moins de 15 000 habitants. C’est le poumon économique de nos territoires. Et elle dégage encore 3 milliards d’euros d’excédent commercial. » Il en vient naturellement au renouvellement des générations, « LE su- jet ». Il place ses espoirs dans la fu- ture loi d’orientation agricole mais encore plus dans la fin des bas prix payés aux producteurs. « La filière y travaille depuis longtemps, depuis deux ans nous avons retrouvé un peu de souffle mais il faut redire aux transformateurs et aux distributeurs qu’on ne fait pas marche arrière. J’ai lutté pour Egalim depuis 2012. On a la chance d’avoir de gros industriels, il faut qu’ils nous prouvent qu’ils ont envie d’avoir encore des producteurs. On va continuer à mettre la pression. Les PME et la coopération sont plus sensibilisés. Pour les jeunes, il faut le prix mais aussi la qualité de vie. On travaille sur cet aspect pour leur donner des solutions. Ensuite, à eux de choisir laquelle. »
Claude Falip, président de la FRPL Occitanie
Producteur de lait à Conques-en- Rouergue, Claude Falip revient d’abord sur le prix et l’application de la loi Egalim, notamment sur deux de ses enjeux : la prise en compte des coûts de production par les transformateurs avant négociation et davantage de transparence au sein de la filière, sur le coût de la matière première agricole et industrielle, « Le prix est la base du revenu, on ne veut pas retomber dans ce qu’on a connu, la loi il faut la faire appliquer ! » Il s’exprime ensuite sur le renouvellement des générations : « La filière est dans le dur, on n’installe plus beaucoup de jeunes. Il faut avoir un message positif. Sur le revenu, on revient de loin, on a eu deux années satisfaisantes même si on a supporté la hausse des charges. Sur l’aspect environnement, on est très en avance. Les pâturages, les paysages ouverts, c’est par l’élevage et le travail des éleveurs qu’on les a. Le gros handicap, c’est l’astreinte et le travail quotidien. Il faut travailler sur l’organisation du travail au niveau humain et sur la robotique. Les jeunes, il ne faut pas les dégoûter, c’est un métier passionnant, on a une relation très privilégiée avec la nature qu’on ne mesure pas toujours. Mais il faut gagner sa vie, si on a le prix, on arrivera à faire des choses. Devant la baisse du nombre de producteurs et de la collecte, les transformateurs commencent à se poser des questions. A horizon 2027, la France ne sera plus autosuffisante. SODIAAL a fait un geste, Lactalis traine, or nous avons besoin de signes très positifs ! »
Propos recueillis par D. Forneris AA82