- octobre 3, 2024
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Elevage bovin allaitant Lotois : Les résultats techniques
A l’échelle du département, les résultats techniques évoluent peu d’une année sur l’autre mais surtout, ils restent inférieurs aux seuils au niveau national pour ce type d’atelier (cf. colonne « Objectif » du tableau). Les variations annuelles constatées sont à mettre en corrélation avec les aléas climatiques rencontrés pour chacune d’entre elles. Il est vrai que les aléas climatiques peuvent entraîner des conséquences plus ou moins fortes et directes sur les performances des troupeaux de bovins allaitants. Notamment, les conditions de récoltes des fourrages destinés à l’alimentation hivernale des troupeaux et, de plus en plus, destinés à l’alimentation estivale également.
En se référant aux objectifs techniques fixés en élevage de bovins allaitants, il convient de noter que des marges de progrès sont envisageables à l’échelle du département du Lot. Pour définir succinctement les indicateurs considérés ici :
- La productivité globale correspond au nombre de veaux sevrés par rapport au nombre de vaches reproductrices (ayant vêlé au moins une fois) présentes en moyenne sur le troupeau. Cet indicateur fait la synthèse de tous les indicateurs analysables sur un atelier allaitant.
- Le taux de vêlage équivaut au nombre de vêlages par rapport au nombre de vaches reproductrices présentes en moyenne sur le troupeau. Concrètement, il témoigne du niveau d’animaux improductifs dans le troupeau.
- L’âge au 1er vêlage est un critère important et il est important de ne pas excéder, en moyenne, 36 mois. De plus, par définition, les génisses sont des animaux improductifs dans les élevages.
- L’IVV, pour intervalle vêlage-vêlage, est généralement supérieur d’une quinzaine de jour entre un 1er et un deuxième vêlage que sur des vaches à plus de deux vêlages. Raison pour laquelle, les vaches vêlant pour la seconde fois doivent être autour de 380 jours et les autres devraient vêler une fois par an.
- La mortalité au sevrage se définit par le nombre de veaux morts avant l’âge de 210 jours sur le nombre de veaux nés dans le troupeau. Dans le détail, la mortalité est analysée en trois classes : 0-2 jours, 3-90 jours et 91-210 jours. Ce qui permet d’identifier des causes de mortalité élevée sachant que dans 90 % des cas, la réponse se trouve dans l’alimentation distribuée aux mères des veaux. Ainsi, sur les cinq dernières années, les IVV sont stabilisés à des niveaux élevés qui dépassent de 37 jours l’objectif de 365 jours pour les multipares et de 57 jours pour les primipares (objectif 380 jours). Sachant qu’une vache est cyclée sur 21 jours cela représente entre 2 et 3 cycles de retard.
Ce qui laisse présager des problèmes de fertilité à l’échelle départementale liés, en majeure partie, à carences alimentaires.
La mortalité au sevrage évolue peu et reste proche de la cible des 7 %. Cependant, cette cible est abaissée à un seuil de 5 % pour les élevages en race « rustique » qui connaissent de meilleurs résultats sur la mortalité 0-2 jours notamment.
Puis, le taux de vêlage reste préoccupant avec plus de 10 % des vaches qui ne vêlent pas chaque année ce qui génère des frais d’élevages supplémentaires sans production de chiffre d’affaires en contrepartie.
En conclusion, en traduisant les indicateurs vus ci-dessus en manque à gagner par rapport aux objectifs techniques nationaux, le manque à gagner par vache dans le Lot s’élève à – 259 €. Ce qui, à l’échelle du Lot représente un manque à gagner global au-delà de – 9 500 000 €.
Bien que la conjoncture en bovins allaitants soit compliquée ces dernières années avec des charges à la hausse, des aléas climatiques plus intenses et réguliers ainsi que des marchés pas toujours très porteurs, il reste encore de nombreux leviers techniques à activer pour ne serait-ce que, à minima, chaque vache détenue dans le Lot vêle une fois par an.
Contact et renseignements :
Guillaume LOUSTAU Chambre d’agriculture
chargé de mission bovin viande 07 86 63 96 33