• août 27, 2025
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UE Etats-Unis : un accord tarifaire déjà critiqué

UE Etats-Unis : un accord tarifaire déjà critiqué

La négociation a abouti à des droits de 15 % sur les produits européens hormis sur certains produits « stratégiques », y compris agricoles, dont la liste n’est pas encore connue. Mais l’accord est déjà vivement critiqué.

 

Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont annoncé le 27 juillet un accord douanier à Turnberry en Ecosse à l’occasion de la visite présidentielle américaine. Négocié depuis des mois, cet accord à sens unique prévoit des droits de douane sur toutes les importations européennes vers les Etats-Unis, à un taux unique de 15 %, comprenant toutes les taxes déjà existantes. « Ce taux s’applique dans la plupart des secteurs, y compris l’automobile, les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques », a expliqué Ursula von der Leyen dans un communiqué, pour se féliciter que ce plafond « clair » de droits de douane « apporte la clarté dont nos citoyens et nos entreprises ont tellement besoin ».

Une grande incertitude demeure cependant sur la liste des produits qui seraient exonérés de cette barrière tarifaire. La présidente de la Commission européenne a en effet annoncé avoir convenu de droits « zéro pour zéro » « pour un certain nombre de produits stratégiques, parmi lesquels l’ensemble des aéronefs et des pièces d’aéronefs, certains produits chimiques, certains génériques, des équipements à semi-conducteurs, certains produits agricoles, des ressources naturelles et des matières premières critiques ».

Les spiritueux préservés ? 

En attendant la publication de la liste des produits exonérés, le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad a assuré que le secteur des spiritueux serait exempté de tarifs et que l’accord excluait « toute concession pour nos filières agricoles sensibles » sans plus de précision. On ne sait donc pas à ce stade si les exportations de vin, un temps menacées d’une surtaxation de 30 % seront concernées par l’exemption ou se verront appliquer le tarif de 15 %. Un enjeu crucial puisque la France a exporté en 2024 vers les Etats-Unis pour 2,3 Mds€ de vins et 1,4 Mds€ de spiritueux.

A peine signé, l’accord a subi, en France mais aussi dans d’autres pays comme en Allemagne, de violentes critiques, alors même qu’il doit être validé préalablement par les Etats membres de l’UE. Leurs ambassadeurs, en déplacement au Groenland, ont été informés dimanche 27 juillet des dernières tractations, et devront à nouveau se concerter pour le valider.

Dans une déclaration sur X, le premier ministre François Bayrou a vivement attaqué les termes de cet accord aux clauses très unilatérales. « C’est un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission », a-t-il déclaré. De son côté, Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, a considéré que la survenue d’un accord était une « bonne nouvelle » mais reconnu que celui-ci n’était « pas équilibré ».

Actuagri