- juillet 11, 2022
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Causse central : Un loup attaque les brebis depuis plus d’un mois
De multiples attaques de brebis en pâture ont eu lieu depuis le mois de mai au cœur du causse. Après investigations, la présence d’un loup a été confirmée, suscitant l’inquiétude des éleveurs ovins Lotois. La profession a obtenu l’application du plan national loup avec les mesures de protection afférentes.
Les attaques de brebis sont souvent le fait de chiens errants isolés sur notre territoire. Mais ce printemps, c’est bien la présence d’un loup qui a été confirmée par les analyses des gardes de l’Office Français de la Biodiversité, notamment grâce à une vidéo qui a filmé l’animal. Plus d’une dizaine d’attaques ont été perpétrées sur plusieurs communes avec des conséquences importantes, une quarantaine de brebis égorgées et autant de blessées. Les éleveurs redoutaient cette présence et sont très inquiets des conséquences sur la santé des troupeaux. Il faut rappeler que le Lot est le principal département ovin de la région avec un système d’élevage plein air extensif basé sur le pâturage de grands espaces impossibles à protéger contre ce type de prédateur. La multiplicité et l’éloignement des troupeaux rend leur surveillance extrêmement compliquée.
Mobilisation professionnelle
Dès les premières suspicions, la profession Lotoise s’est mobilisée pour demander l’application du plan national loup. Une réunion professionnelle a été organisée à Soulomès le 22 juin, réunissant les éleveurs ovins, leur syndicat et la Chambre d’agriculture, pour faire le point sur la situation. L’inquiétude était grande en cette période estivale où les troupeaux pâturent à l’extérieur.
A partir du 15 juin, date de confirmation de sa présence, la Préfecture a convoqué un comité départemental loup réunissant l’administration et les responsables professionnels afin de partager les informations disponibles. Elle a déclenché le plan spécial loup qui prévoit la mise en œuvre de mesures de protection graduées. Le président du syndicat ovin, Etienne Fouché précise « ce loup, même isolé, fait de terribles dégâts, attaquant tous les deux ou trois jours, de préférence la nuit, sur les troupeaux de plusieurs communes. c’est certainement un jeune animal qui cherche un territoire où s’implanter et qui égorge plus de moutons qu’il n’en consomme. Nous avons obtenu l’application du plan de prévention national qui prévoit la délimitation de sa présence et le recours aux tirs d’effarouchement autour des troupeaux agressés. Ces tirs sont effectués par les lieutenants de louvèterie ou les éleveurs en situation de défendre leurs troupeaux… » Comme il est prévu dans ce plan, les éleveurs ayant eu des brebis égorgées seront indemnisés selon les protocoles en vigueur. Mais il faut aussi s’occuper des animaux blessés et traumatisés par ces violentes attaques. Les éleveurs concernés témoignent des difficultés à évaluer les préjudices subis.