- janvier 11, 2023
- Aucun Commentaire
- 324
Formations ovines du plan de relance : Maîtrise des concentrés et conditions de travail
Les participants en visite sur la ferme de Céline Lamothe
La Chambre d’agriculture organise des formations dans le cadre du plan de relance pour améliorer l’autonomie des élevages et les conditions de travail des éleveurs. Deux thématiques centrales destinées à promouvoir l’élevage ovin.
Économiser la distribution des concentrés
Dans un contexte de flambée des prix des matières premières, beaucoup d’éleveurs cherchent à diminuer leur dépendance aux achats de concentrés. Mais comment distribuer moins de concentrés aux brebis comme aux agneaux ? Tel est l’objet de ces deux journées de formation animées par les conseillers de la Chambre d’agriculture, François Labrunie et Rodolphe Puig, sur Gramat. Ils font intervenir Laurence Sagot (IDELE et CIIRPO) autour des méthodes d’élevage adaptées à cet enjeu : maîtrise de la reproduction avec des luttes plus courtes, diminution de la durée des mises bas, réalisation de lots plus homogènes au niveau physiologique, constats de gestation, réforme des brebis vides ou improductives, tri et pesée des agneaux. La constitution des rations est aussi fondamentale et requiert une bonne connaissance des besoins des animaux aux différents stades. Pour cela, les stagiaires ont pu travailler sur un tableau de calcul de rations, facile d’accès, pédagogique et ludique, leur permettant aussi d’intégrer le coût afin de pouvoir comparer différentes rations à l’envie sur des critères techniques et économiques.
Visite d’élevage
Cette formation, débutée début décembre et qui se poursuit début janvier, conjugue des exercices en salle et des visites d’exploitations afin de dialoguer en direct avec des éleveurs qui ont trouvé des solutions pour améliorer l’autonomie alimentaire de leur troupeau. Ainsi, Céline Lamothe a accueilli le groupe sur sa ferme d’Issendolus pour présenter son élevage de 250 brebis Mouton Charolais en sélection. Elle travaille avec des animaux qui restent au maximum au pâturage, certains comme les béliers ne rentrant jamais en bergerie. Ils s’abritent dans les bois au plus fort de l’hiver ou de l’été. Sa stratégie consiste à être au maximum autonome en herbe et en foin, même au cour des années de sécheresse comme cet été 2022, et à optimiser les distributions de concentré qu’elle ne produit pas sur l’exploitation, grâce à des rations ajustées et corrélées avec les analyses de fourrages. Cela passe aussi par un chargement plutôt faible et une prophylaxie particulièrement stricte. Cette formation a permis de donner aux participants les clés pour améliorer leur autonomie alimentaire et moins dépendre des achats extérieurs.
Temps de travail
La seconde formation tourne autour des conditions de travail, notamment du temps consacré aux différentes taches inhérentes à l’élevage ovin. Animée par François Labrunie, elle a débuté en décembre avec dix exploitations dont les travailleurs vont utiliser l’application sur smartphone Aptimiz pour mesurer en permanence le temps qu’ils consacrent aux différentes taches. Rappelons que cette application cartographie les divers bâtiments et lieux de la ferme, ce qui permet au smartphone en poche de mesurer par géolocalisation le temps passé par l’exploitant sur chacun. Ces éleveurs vont l’utiliser pendant une année pour réaliser un véritable diagnostic de leur travail, poste par poste, puis comparer leurs résultats. L’objectif est de mieux identifier les pratiques de chacun, pour déceler les plus efficaces et pouvoir s’en inspirer afin d’améliorer les temps de travail. Ces photographies d’exploitations permettront également de mieux comprendre les équipements et leurs contraintes, les pratiques, leurs atouts et leurs limites. Elle doit déboucher sur des solutions et de nouvelles méthodes de travail à perfectionner ou à inventer. La première journée s’est déroulée au GAEC d’Uffande chez Mathieu Goudoubert à Floirac. Une matinée consacrée à la visite commentée de l’atelier ovin et de la ferme où tout a été passé en revue. Puis les participants se sont retrouvés en salle pour établir collectivement le diagnostic de départ de leurs exploitations, le but étant d’aller plus loin en proposant des pistes d’amélioration de l’organisation du travail. La seconde journée aura donc lieu l’hiver prochain pour analyser et comparer les résultats. Entre temps, l’objectif est que ce groupe de réflexion « travail » continue d’échanger afin de faire émerger des solutions pour les uns comme pour les autres.