• avril 13, 2023
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Parc Naturel Régional et Profession agricole : Une vision du territoire qui diverge !

Parc Naturel Régional et Profession agricole : Une vision du territoire qui diverge !

La présidente du Parc, Cathy Marlas, est venue dialoguer une demi heure avec les agriculteurs

 

Profitant de l’inauguration de la maison du Parc, les agriculteurs ont organisé une manifestation à Labastide-Murat pour critiquer sévèrement les positions du Parc sur le loup, l’agrivoltaïsme, l’épandage des digestats de méthanisation, la gestion des MAE…

 

De nombreuses personnalités, dont la présidente de la région Occitanie, le président du Département ou la Préfète du Lot, participaient à l’inauguration de la Maison du Parc Naturel régional des causses du Quercy le lundi 27 mars à Labastide-Murat. C’est le moment qu’ont choisi les agriculteurs de la Fdsea et des Ja pour venir interpeller la présidente du Parc, Cathy Marlas, sur plusieurs sujets de mécontentement qui témoignent de vraies divergences de vue sur l’avenir de ce territoire.

 

Sujets de crispation

« La profession agricole ne s’y retrouve pas dans le discours et les orientations du Parc. Nous ne comprenons pas que vos positions aillent à l’encontre des intérêts des éleveurs ! » ont clamé plusieurs responsables professionnels à Cathy Marlas venue à leur rencontre. Le ton de la discussion est monté très vite, exprimant la colère principalement des éleveurs ovins qui façonnent tous les jours ce magnifique territoire mais se sentent aujourd’hui marginalisés et contredits. Plusieurs sujets de crispation ont fait l’objet de débats acérés ! C’est d’abord la présence du loup qui est vivement critiquée par les éleveurs. Plusieurs d’entre eux ont crié leur désarroi et leur anxiété face aux redoutables dégâts de ce grand prédateur « regardez la réalité en face, il est impossible d’adapter notre type d’élevage extensif à la présence du loup ! Cet animal condamne l’avenir de l’élevage qui est pourtant le seul aménageur du causse et permet sa grande biodiversité. C’est nous qui protégeons l’environnement, il faudra choisir entre le loup et les moutons ! Nous voulons que la présidente du Parc annonce clairement son opposition au loup et son soutien à l’élevage… » Cathy Marlas a répondu que le Parc soutenait l’élevage ovin mais qu’il était contraint de respecter la convention de Berne qui protège le loup.

 

Les agriculteurs avaient déployé une banderole explicite

 

Agrivoltaïsme

Autre sujet de mécontentement, le développement de l’agrivoltaïsme au sol, c’est à dire l’implantation de panneaux photovoltaïques sur des parcelles fourragères en complément du pâturage des animaux. Les éleveurs souhaitent pouvoir installer ce type de panneaux sur les parcelles les moins productives afin d’avoir un revenu complémentaire de vente d’électricité et dans le respect de la doctrine « agrivoltaïsme » montée et défendue par la Chambre d’agriculture. « Le Parc et le département veulent cantonner le photovoltaïque aux toitures et aux surfaces dégradées (anciennes carrières…) »précise Cathy Marlas en rajoutant« attention, il ne faut pas dégrader nos paysages ni dénaturer ce beau territoire. Nous ne voulons pas de champs de panneaux partout… »L’épandage des digestats de méthanisation était aussi abordé. Le Parc soutient la méthanisation mais s’oppose à certains plans d’épandages des digestats sur des terrains karstiques avec de prétendus risques de pollution des eaux souterraines. Les éleveurs dénoncent ces positions en les jugeant extrêmes. Cathy Marlas les justifiait par la nécessité de protéger les ressources en eau. Enfin, plusieurs responsables agricoles critiquaient l’emprise du Parc sur la gestion des MAE et plus globalement son fonctionnement « 80 % de votre budget passe dans des études sans aucune retombée financière pour les éleveurs ! Nous n’en avons aucun bénéfice sur le prix de nos agneaux. Si vous voulez réellement défendre l’élevage, il faut changer de fonctionnement… » Cathy Marlas rappelait alors le programme de travail lancé avec Ovilot pour valoriser la brebis caussenarde et améliorer les marges des éleveurs.