• décembre 20, 2021
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MSA La conception des bâtiments d’élevage, un enjeu majeur pour l’exploitant

MSA La conception des bâtiments d’élevage, un enjeu majeur  pour l’exploitant

Fait pour durer, les bâtiments agricoles occupent une place prépondérante dans les exploitations, notamment d’élevage. Ils caractérisent le mode de logement des animaux, le mode d’alimentation, le système de traite… Ils influencent également les conditions de réalisation du travail et le confort des animaux.

En conséquence, il est primordial que leur conception s’appuie sur un projet bien pensé, intégrant les différentes contraintes liées à l’activité.
Concevoir un bâtiment : un enjeu important en termes de conditions de travail
Lors de la conception d’un bâtiment, l’agriculteur a entre ses mains tous les éléments lui permettant d’appréhender ses futures situations de travail.
En effet, sur les différents plans fournis par le conseiller ou l’architecte, il a une estimation du nombre de déplacements qu’il effectuera, de la distance qu’il parcourra, des obstacles qu’il rencontrera lors de ses déplacements. Il a la possibilité de juger du nombre et de la quantité de produit qu’il devra manutentionner.
De plus, il sait déjà si la largeur de son couloir d’alimentation lui permettra de circuler avec son tracteur et sa pailleuse.
Autant de paramètres qui déterminent son temps de travail et la pénibilité des tâches à effectuer.

  • Pourtant la réalité est tout autre
    Combien d’exploitants se retrouvent avec des bâtiments ne prenant pas en compte leur travail nécessaire pour mener à bien leur(s) élevage(s) ! Ici et là, on constate l’absence de passage d’homme initialement prévu ou l’oubli de l’escalier à la conception. On relève également la sous-estimation ou l’oubli d’un pan d’activité, des couloirs de contention inadaptés au comportement animal…
    Autant de critères qui obligent l’agriculteur à s’adapter à son travail et non l’inverse, principe contraire aux préconisations de la démarche ergonomie prônant l’adaptation du travail à l’homme, gage de pérennité et d’efficacité d’un système de production.
  • Des impacts sur l’organisme humain
    À terme, l’adaptation permanente du corps à des situations de travail pathogènes aura inévitablement un impact néfaste sur l’organisme, comme par exemple une usure prématurée (mal de dos).
    Il est important, ici, de rappeler que plus de 60 % des maladies professionnelles en agriculture sont en lien direct avec l’environnement de travail dans lequel évolue l’exploitant agricole.
    Pour éviter cela l’agriculteur doit :

    • jouer son rôle de maitre d’ouvrage,
    • se poser des questions sur son futur travail.

Un rôle à jouer
Dans le cadre de son projet, l’agriculteur aura à tenir un rôle peu habituel pour lui. Il sera le maître d’ouvrage de son bâtiment agricole, avec le pouvoir de décider des investissements.
C’est lui seul qui définit les objectifs du projet, en contrôle l’élaboration et en assure le financement. Un bâtiment pour quoi et pour y faire quoi ?
Dans son projet, il sera aidé par le maître d’œuvre qui réalise les plans et les études.
La première difficulté rencontrée par l’agriculteur sera d’assurer son rôle et de ne pas déléguer ses orientations aux constructeurs ou concepteur de matériel qui proposent souvent des solutions standard, négligeant les spécificités des conditions de réalisation du travail de l’exploitant.

Une fois le quoi défini, vient le tout du comment…
Un questionnement à mettre en place pour appréhender sa future activité
Malgré la multitude d’informations qu’il est possible de se procurer au cours du projet, ne serait-ce que par les visites d’exploitations, la lecture de documents techniques, l’analyse de son plan du bâtiment, l’utilisation de l’ensemble des éléments n’en demeure pas moins difficile.
Ainsi, aux moments de sa réflexion, puis de ses choix, il apparaît essentiel de se poser un certain nombre de questions en lien avec sa future activité.

  • Deux outils à disposition d’un questionnement adapté
    Les visites de références et les simulations sur plans permettent de

    • reconstituer les futures conditions d’exécution du travail,
    • quantifier la main d’œuvre nécessaire à la réalisation de l’activité,
    • répondre à la question importante « comment travaillerais-je dans mon nouveau bâtiment ? »
  • À titre d’exemple, il est impératif qu’un éleveur de veaux du Ségala se pose les questions suivantes :
    • Comment réaliser la pesée ?
    • Comment réaliser l’embarquement des veaux ?
    • Par où passer quand il doit lâcher les veaux pour qu’ils aillent voir leur mère ?

À l’heure où le monde agricole s’interroge sur le travail et ses conditions de réalisation, il est primordial que la question du travail soit intégrée au projet de conception, qui est, avant tout, l’outil de travail de l’agriculteur pour les années futures.