• octobre 2, 2023
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Rencontres en terre Lotoise : L’installation dans un schéma collectif

Rencontres en terre Lotoise : L’installation dans un schéma collectif

La Chambre d’agriculture a organisé le 28 septembre à Gramat une belle journée dédiée à la transmission des fermes et à l’installation des jeunes agriculteurs. De nombreux exploitants à la recherche de repreneurs ont rencontré des jeunes candidats au métier pour tenter de trouver un successeur. L’installation en schéma collectif y a été particulièrement décortiquée car elle représente souvent une voie plus abordable.

 

Sur notre département, de nombreux agriculteurs arrivent à l’âge de la retraite sans avoir de successeur déclaré. Après une carrière professionnelle souvent consacrée à leur exploitation agricole qu’ils ont développée, modernisée et sécurisée, ils sont à la recherche de repreneurs. On trouve également beaucoup de sociétés agricoles (GAEC , SCEA, EARL…) dont certains associés souhaitent arrêter et demandent à être remplacés pour maintenir l’activité de production. Parallèlement, beaucoup de jeunes veulent s’engager dans le métier mais ne sont pas enfants d’agriculteurs et n’ont donc pas de structure pour s’installer. Ils ont souvent choisi le Lot pour son cadre de vie et ses opportunités mais ne connaissent pas forcément la profession ni les possibilités de s’y installer.

 

Se rencontrer

C’est justement pour mettre les uns et les autres en relation directe que le service Installation/Transmission de la Chambre d’agriculture organise tous les deux ans cette journée qui connaît toujours un grand succès. Cette année, le site du grand couvent à Gramat avait été choisi pour réunir tous ces prétendants et les représentants des organisations agricoles partenaires afin de répondre à toutes leurs questions. La journée était ouverte par Lionel Fouché, vice président de la chambre, qui accueillait cette assemblée nombreuse composée d’une vingtaine d’agriculteurs cédants et autant de jeunes candidats au métier originaires de toute la région et même au-delà. Animée par l’équipe technique de la Chambre, Pierre Henry Mons, chef de pôle, et Mathilde Amillet, chef du service, elle commençait par un temps de présentation des uns et des autres pour commencer à cerner les attentes et les souhaits de chacun. Toutes les productions et toutes les régions du département étaient représentées au niveau des cédants ou en recherche d’associé.

 

Installation en collectif

Cette année, le choix d’approfondir les opportunités d’installation en schéma collectif avait été fait car on constate souvent que les candidats à la recherche de ferme ne disposent pas de capitaux suffisants pour investir dans un outil complet (foncier, bâtiments, matériels, animaux…) qui coûte cher. Il est donc plus facile de rentrer comme nouvel associé dans une exploitation en société à plusieurs qui tourne déjà et permet une intégration moins risquée. Encore faut-il s’entendre avec les associés déjà en place pour travailler ensemble et se fixer des objectifs communs. L’animatrice de l’ATAG (association Tarnaise pour le développement de l’agriculture de groupe) intervenait longuement sur son expérience d’accompagnement de ce type d’installation. Elle présentait les atouts et les contraintes de cette formule et insistait particulièrement sur les conditions de réussite. A partir de son expérience et des vécus rencontrés, elle soulignait la nécessité de bien poser les objectifs dès le départ, de communiquer en permanence entre associés et de jouer la transparence.

 

Cédants et repreneurs ont eu plusieurs moments d’échanges pour faire connaissance et nouer le dialogue

 

Accès au foncier

Pour les porteurs de projets hors cadre familial, le plus difficile est souvent l’accès au foncier. La Chambre avait donc invité plusieurs opérateurs à venir présenter leurs missions de facilitation. Pierre Silva, directeur de la Safer Lot, expliquait le travail de la Safer qui consiste prioritairement à orienter le foncier disponible sur l’installation des jeunes agriculteurs tout en maintenant des prix raisonables. Elle dispose pour cela d’outils légaux comme le droit de préemption ou la Convention de Mise à Disposition (contrat dérogatoire au bail de fermage), ou encore l’autorisation d’exploiter. C’était ensuite Emanuelle Laganier de la Foncière Agricole d’Occitanie qui expliquait son rôle de portage du foncier pour faciliter l’installation de candidats qui ne peuvent pas boucler leur financement bancaire. La Foncière va acheter les terres pour les louer au candidat quatre à neuf ans avant de les lui revendre au prix initial. Enfin, Samuel Blanchart présentait la mission de « Fermes en Vie » qui accompagne les projets en agroécologie sur toute la France, en faisant appel à l’épargne citoyenne pour aider les candidats à racheter le foncier. La démarche s’adresse aux producteurs en bio ou s’engageant à y passer.

Cette journée était conclue par Karen Serres qui délivrait un message aux candidats, cédants comme repreneurs, ne pas rester seul mais s’adresser aux différentes organisations comme la Chambre d’agriculture qui les accompagnent.