- février 16, 2024
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La FNO réclame un plan de réarmement
Les producteurs d’ovins viande et lait de la FNO se sont rassemblés devant le ministère de l’Economie et des Finances pour revendiquer le retour des prêts bonifiés à l’installation, le vote d’une loi Egalim 3 et l’encadrement des importations européennes de viande ovine.
Il y avait un air de Salon de l’Agriculture rue de Bercy à Paris, le 13 février dernier. Trois moutons étaient parqués devant le ministère de l’Economie et des Finances alors que des éleveurs distribuaient aux badauds des tranches de gigot froid et d’Ossau-Iraty. Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine (FNO) avait organisé ce rassemblement à 100 mètres de la Maison de l’élevage pour soumettre à Bruno Lemaire, le ministre de l’Economie, le plan de réarmement de la filière ovine. « Hormis la détaxation du GNR, les éleveurs de moutons ne se retrouvent pas dans les annonces d’urgence faites par le gouvernement pour éteindre le mouvement de protestations des agriculteurs », a déclaré la présidente de la FNO. Or les revenus des producteurs d’ovins (20 000 €/an par unité de main d’œuvre) sont les plus faibles de la profession agricole. La piètre rentabilité de leur activité ne les incite pas à investir dans de nouveaux équipements et à accroître les effectifs de leurs troupeaux. Pourtant, les cotations de la viande ovine n’ont jamais été aussi élevées ces trois dernières années.
Coproduits à valoriser
Afin de maintenir, en France, les capacités de production de viande ovine, la FNO revendique des mesures à la fois économiques, géopolitiques et sanitaires. Tout d’abord, elle promeut le retour des prêts bonifiés pour financer les projets d’installation de plus en plus onéreux des futurs éleveurs. Ils sont nombreux car la filière ovine est très attractive auprès des jeunes. La FNO ne souhaite pas seulement l’application rigoureuse de la loi Egalim2 mais aussi son extension en incluant la distribution afin de rendre plus transparente la répartition des marges tout au long de la chaine de valeur, de l’étable au rayon du supermarché. Par exemple, une loi Egalim 3 imposerait une contractualisation tripartite (éleveur-acheteur-distributeur). « Le prix des analyses PCR et des vaccins doivent être revus et adaptés selon le nombre d’UGB », défend Michèle Boudoin. Actuellement, les tarifs sont appliqués à l’animal. Par ailleurs, une veille sanitaire active doit être organisée pour la FCO stéréotype 3. Parmi les demandes de la FNO pour de lutter contre la prédation, la FNO mentionne « l’accès simplifié aux tirs de défense contre un vrai moyen de protection ». Enfin, redonner une vraie valeur aux coproduits de l’élevage (peau, laine) s’impose. La laine doit obtenir une dérogation au même titre que les effluents d’élevage et ne pas être soumise à la réglementation ICPE.
Simplification
« Quarante années de libéralisation commerciale a conduit à la disparition des trois quarts des éleveurs d’ovins viande français et à la réduction de moitié des effectifs du cheptel », affirme la présidente de la FNO. Afin d’éviter l’engorgement du marché européen par des importations de viande sud-américaine et océanienne, la FNO revendique l’introduction d’une clause de sauvegarde spécifique telle que le prévoit l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle serait plus efficace que l’instauration de clauses miroirs, selon les producteurs d’ovins. Actuellement, l’ensemble des contingents disponibles à l’import entre l’Union européenne et les pays tiers, permis par les accords de libre-échange s’élèvent à près de 300 000 tonnes équivalent carcasses par an de viande ovine. Simplifier la réglementation européenne et alléger les normes environnementales, souvent sur-transposées en France, est une priorité. Lorsque la PAC sera revue à mi-terme, la FNO souhaite que les aides couplées soient revalorisées. Les aménités positives de l’élevage ovin devront aussi être davantage valorisées et les services environnementaux rendus mieux rémunérés.