• octobre 5, 2023
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Rentrée syndicale : Les inquiétudes des responsables agricoles

Rentrée syndicale : Les inquiétudes des responsables agricoles

Les responsables de la Fdsea, des Ja et de la Chambre d’agriculture ont tenu une conférence de presse pour aborder les dossiers chauds de cette rentrée 2023. Entre autres thèmes, la flambée des charges agricoles, la baisse de consommation des produits labellisés, les crises en viticulture et nuciculture, ou encore le retard de traitement des dossiers installation et bâtiment d’élevage par la Région.

 

Stéphane Pons, président de la Fdsea, Julien Vielcazal, président des Ja, et Christophe Canal, président de la Chambre d’agriculture, ont réalisé un tour d’horizon commun des principales préoccupations du monde agricole Lotois en cette rentrée. Le premier sujet abordé a été l’inflation des produits alimentaires pour les consommateurs. Ils ont rappelé que les producteurs connaissent depuis dix huit mois une véritable flambée de leurs charges d’exploitation (carburant, engrais, équipements…) qui doit être logiquement compensée par la hausse des prix de vente de leurs produits. Ils s’interrogent donc quand le Ministre de l’économie prône la baisse de ces prix alimentaires tout en annonçant la fin de la détaxation du GNR « ce sont encore les agriculteurs qui vont en faire les frais en ne pouvant pas répercuter leurs charges croissantes, notamment si le GNR augmente, sur leurs prix de vente ! C’est totalement irréaliste car nos prix de vente se tassent depuis un an alors que nos charges ne baissent pas… »

 

Consommation en berne

Ils notent également que cette forte inflation génère des changements profonds de mode de consommation. Les achats de produits alimentaires labellisés sont ainsi en berne, les ménages étant réduits à économiser sur ce poste, ultime variable d’ajustement. Les produits bio souffrent particulièrement et les chiffres de vente s’effondrent. Côté production, les prix de vente du bio sont aujourd’hui identiques au conventionnel, amenant certains producteurs à se déconventionner! D’autres produits de qualité comme le vin ou la noix souffrent aussi du manque de demande. Les responsables agricoles se disent très inquiets du désarroi constaté chez de nombreux vignerons touchés par les aléas climatiques ou bien chez certains producteurs de noix. Ils réclament d’urgence pour ces deux filières des plans de soutien publics ambitieux pour maintenir ces productions indispensables à notre territoire. Il semble qu’un plan d’aide soit sur le point d’être annoncé pour la noix.

 

Perte de compétitivité

Stéphane Pons, julien Vielcazal et Christophe Canal dénoncent de concert la perte de compétitivité de l’agriculture Lotoise. Cela se traduit dans les chiffres de production de la ferme Lot qui régressent dangereusement depuis plusieurs années : – 30 % de production laitière, – 25 % d’ovins… Une évolution négative totalement contradictoire avec le discours officiel du Gouvernement qui dit vouloir la souveraineté alimentaire du pays « la réalité, c’est que nos importations augmentent sans cesse pour compenser la baisse de la production nationale ! Toutes nos filières sont en décroissance, menaçant à la fois l’activité des agriculteurs mais aussi nos outils de production. Et nous mangeons de plus en plus de produits importés sans garantie de qualité ni de mode de production… » De plus, la pression croissante des contraintes sociétales et administratives finit par dégoûter les agriculteurs «nous évoluons désormais dans un véritable carcan administratif et contractuel dont la complexité est telle qu’il n’est plus possible d’être totalement en règle ! Beaucoup de paysans n’en peuvent plus et sont prêts à arrêter le métier ! »Enfin, ils dénoncent l’énorme retard pris par la région pour instruire les dossiers installation et bâtiments d’élevage. Bientôt un an de retard, ce qui oblige certains agriculteurs à réaliser des prêts court terme pour suppléer le déficit de ces aides non versées « inadmissible, incompréhensible, ce sont plus d’une cinquantaine de dossiers en souffrance sur le Lot ! Ce qui représente quand même 1,4 millions d’euros, variant de 7 000 à 106 000 € par dossier ! Il faut que la Région se mette très vite en mode opérationnel car notre patience a des limites et on va montrer les dents… »