- mai 2, 2024
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La FNB a présenté ses propositions
La Fédération nationale bovine (FNB) a présenté le 23 avril lors d’une conférence de presse à Paris, sa plateforme pour les élections européennes. L’association spécialisée de la FNSEA souhaite que les autorités européennes préservent et valorisent l’élevage français et européen plutôt que de l’attaquer.
« Garantir la cohérence des politiques européennes pour préserver et installer des élevages bovins viande durables, sur des territoires vivants ». Tel est l’intitulé du document que la FNB va remettre dans les prochains jours à l’ensemble des listes pour l’élection européenne du 9 juin. Les futurs députés européens devront notamment répondre à la question : « Quel est le projet de l’Union européenne pour son élevage bovin allaitant ? ». Les éleveurs s’inquiètent d’une conjoncture assez défavorable pour leur profession. « On a senti une volonté de réduire l’élevage », a affirmé Patrick Bénézit, président de la FNB qui a listé les nombreuses mesures prises en ce sens, soit directement soit indirectement, par la Commission européenne : Bien-être animal, directive émissions industrielles (IED), Loi sur la restauration de la nature, etc. A cela, il faut ajouter les accords de libre-échange passé par l’Union européenne (Australie, Chili, Nouvelle-Zélande…) qui augmentent les contingents d’importation de viande bovine, avec des normes différentes de celles du vieux continent.
Prix rémunérateurs
Pour infléchir et inverser cette tendance, la FNB a présenté quatre grandes propositions. Tout d’abord « refuser de produire moins et pour importer moins », a expliqué Patrick Bénézit. Il souhaite ici l’application des clauses miroirs réclamées depuis très longtemps par la profession « Il est désormais acquis qu’il n’existe aucun obstacle juridique à leur application », a-t-il justifié. Sur le point, la FNB entend stopper l’ouverture de nouveaux quotas d’importations de viande bovine, en particulier celles des feedlots et celles issues de la déforestation. « Tant qu’il n’y aura pas de clauses miroir dans les accords, on ne souhaite pas de nouveau quota d’importation », a-t-il martelé. Chaque année ce sont plus de 300 000 tonnes de viande étrangères qui sont importées. Deuxième proposition : « Agir pour des prix rémunérateurs », en couvrant les coûts de production car sans eux, « il n’y a pas de renouvellement des générations possibles », a indiqué Cédric Mandin, secrétaire général de FNB qui s’est inquiété de la baisse du cheptel allaitant : « encore 100 000 vaches de moins en 2023 ».
Autonomie fourragère et protéique
La PAC retient aussi l’attention de la FNB dans sa troisième proposition. « Il faut renforcer les aides directes vers l’élevage bovin pour agir en faveur de la souveraineté alimentaire de l’UE », a insisté Cédric Mandin qui souhaite renforcer les aides couplées. Il entend que l’Europe reconnaisse et prenne en compte « tous les services rendus par l’élevage (…) toutes les aménités positives des prairies et qu’elle mette fin à la surenchère administrative qui nuit à la durabilité des élevages ». A ce titre, l’association spécialisée de la FNSEA souhaite renforcer l’autonomie fourragère et protéique des élevages pour les rendre moins dépendants des achats d’intrants. Concernant la quatrième et dernière proposition, elle a trait à la transition écologique et notamment à l’état sanitaire des troupeaux. « Nous avons déjà les règles les plus élevées au monde et on veut encore les durcir », s’est inquiété Patrick Bénézit. Il demande au contraire d’assouplir quelques législations actuelles et permettre la circulation des bovins, malgré la progression de la fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie hémorragique épizootique (MHE) « car nous avons des protocoles basés sur les vaccins et des tests qui fonctionnent bien avec l’Espagne et l’Italie notamment », a justifié le président des éleveurs bovins. Le document sera envoyé à chaque tête de liste et les représentants de la FNB espèrent rencontrer
quelques responsables politiques pour bien faire passer le message. Ils sont toutefois conscients que tout le monde ne répondra pas « présent ». Ainsi il n’est « pas certain que le parti animaliste nous reçoive », a glissé, sourire en coin, Cédric Mandin.
Christophe Soulard
©Photo : maselkoo99