- juin 14, 2024
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Plantes aromatiques et médicinales : Une formation sur la qualité des huiles essentielles
Cette formation avait lieu à Labastide-Murat
Les producteurs d’huiles essentielles de PPAM ont suivi une journée de formation avec l’appui de Vivéa, pour mieux connaître les facteurs agronomiques qui conditionnent la qualité de leurs huiles.
Les plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) continuent de se développer sur notre département. Réunis au sein de l’association Quercy PPAM, les producteurs Lotois produisent toute une palette de variétés pour différents débouchés. Leur transformation en huile essentielle constitue l’une des principales destinée, ce produit servant aussi bien dans la parfumerie que dans les applications médicinales. Mais comment définir la qualité d’une huile essentielle et comment assurer son niveau élevé ? C’est pour répondre à ces questions que la Chambre d’agriculture avait organisé avec l’appui de Vivéa une journée de formation le 21 mai à Labastide-Murat. La conseillère en agriculture bio, Georgia Saunders, qui l’organisait, avait fait appel à un spécialiste national Pierre Yves Mathonnet pour l’animer.
Définir la qualité
Une quinzaine de producteurs étaient présents à cette formation avec des attentes très précises sur le sujet. Si la lavande reste la principale plante cultivée pour son huile essentielle, d’autres espèces sont de plus en plus concernées, le thym, le romarin, l’origan, la sarriette ou même la rose et autres. Pierre Yves Mathonnet rappelait d’abord la définition de l’huile essentielle « une huile obtenue par extraction à la vapeur d’eau ». Il soulignait que même s’il existe des critères de qualité définis par des normes officielles (AFNOR…), beaucoup d’acheteurs comme les laboratoires les considèrent insuffisantes et définissent eux-mêmes d’autres spécificités pour leurs propres usages « c’est donc l’acheteur qui définit la qualité ! ». Ainsi, les parfumeurs n’ont pas les mêmes exigences que les aromathérapeutes par exemple. On trouve également des critères officiels de qualité comme l’Appellation d’Origine Protégée « lavande fine de provence » qui exige des critères plus resserrés.
Analyses fines
Pour analyser cette qualité, il y a plusieurs méthodes dont les mesures physiques (couleur, olfaction, densité, indice d’acide…), ou chimiques via la chromatographie en phase gazeuse. Ludivine Tripon, responsable du laboratoire d’analyse chimique de l’ITEIPMAI (Institut technique des PPAM) est intervenue en visio-conférence pour expliquer le fonctionnement de la chromatographie et surtout le contenu et la présentation des résultats obtenus (taux de présence des différentes molécules actives). Elle précisait que certains critères peuvent identifier des anomalies dans l’itinéraire de production (date de récolte inadéquate, préfanage…) ou de distillation (température trop chaude, débit excessif…). L’ITEIPMAI a rédigé des fiches techniques par espèce qui expliquent les niveaux de ces marqueurs d’anomalies. Chacun peut se les procurer pour comprendre la qualité de son huile essentielle. Pierre Yves Mathonnet approfondissait pour sa part les critères agronomiques qui conditionnent cette qualité, la météo saisonnière plus ou moins pluvieuse, le stade de récolte optimum, le préfanage avant distillation… Cette formation très dense a permis de comprendre beaucoup d’acquis et généré de nombreux échanges entre les participants, pour leur permettre d’améliorer la qualité de leur production.