- mai 7, 2024
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Piégeage des sangliers : Une nouvelle procédure à mettre en œuvre
Excédés par les dégâts aux cultures causés par les sangliers, les agriculteurs ont demandé des mesures de prélèvement supplémentaires. Le gouvernement a donc adopté un nouveau décret autorisant le piégeage d’avril au 15 août, date d’ouverture de la chasse.
Sur notre département comme chez nos voisins, la population de sangliers semble connaître une expansion incontrôlée. Malgré les 7000 animaux abattus en chasse au cours de la dernière saison, ils sont toujours plus nombreux et provoquent d’énormes dégâts aux cultures. La profession a réclamé des mesures pour augmenter les prélèvements et obtenu l’autorisation de les piéger en période hors chasse, d’avril à août. Cette nouvelle procédure nécessite cependant des engagements de la part des piégeurs car elle ne s’improvise pas.
Laurent LAFAGE
Éleveur bovin, chasseur et piégeur
« Une procédure assez complexe »
« C’est vrai que nous sommes tous dépassés par les dégâts des sangliers. La situation est devenue ingérable tant les populations se sont agrandies avec des animaux qui vivent maintenant en troupeaux et saccagent toutes les cultures ! Rien que sur ma société de chasse, on en a tué 140 lors de la dernière saison. Les dégâts aux cultures ont alors été stoppés par cette pression de chasse, mais trois semaines à peine après la fin de la chasse, ils ont repris, preuve que des animaux sont toujours là. Le piégeage peut être une solution mais il s’avère complexe à mettre en œuvre. Il faudrait d’abord trouver l’argent pour acheter ces cages et je constate que personne ne veut payer ! Il faudrait ensuite expérimenter les captures sur les zones noires pour voir le résultat. C’est donc une initiative dont l’efficacité est loin d’être acquise… »
François COUSINOU
Président de l’association des piégeurs du Lot
« Trouver les moyens d’acheter des cages »
Garde forestier, chasseur depuis toujours, François Cousinou est piégeur et président de l’APIL, l’association des piégeurs du Lot « notre département compte 1800 piégeurs agréés qui ont suivi la formation qualifiante pour exercer cette activité. Nous piégeons les espèces officiellement classées Esod, principalement le renard, le ragondin, la corneille… Nous déclarons les captures à la DDT pour avoir des statistiques fiables. Il est important que les agriculteurs déclarent les dégâts aux cultures pour justifier ce piégeage, je pense notamment aux palombes qui détruisent les semis de printemps… » Ayant pris connaissance de l’autorisation du piégeage des sangliers, François Cousinou souligne « cette nouvelle activité exige le respect de règles précises. Pour être piégeur de sanglier, les personnes doivent être titulaires du permis de chasse de l’année et être agrées, c’est-à-dire avoir suivi la formation spécifique. La première journée de cette formation aura d’ailleurs lieu le vendredi 17 mai à Gramat. La sécurité est au centre de nos préoccupations et passe par cette formation. Sur le fond, nous sommes d’accord pour piéger, une activité que nous exerçons à titre bénévole, mais notre principal problème est l’achat des cages ! Ce sont des cages spécifiques en acier qui valent 2000 € pièce et il nous en faudrait au moins cinq. Qui va les payer ? On souhaiterait avoir des cages modulables pour pouvoir capturer plusieurs animaux en même temps. Notre préoccupation est donc leur financement car cela représente une somme non négligeable. Ensuite, nous nous tiendrons à disposition des Municipalités pour lancer le piégeage sur demande… »